Les réformes entreprises par l’Administration sénégalaise continuent de produire des résultats. Trois années de suite, le Sénégal améliore son positionnement dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale et passe sous la barre des 150. Il occupe cette année la 147e position sur 190 pays et engrange une progression de 6 places par rapport à son classement de l’année dernière, mais ne figure pas dans le Top 10, ni le Top 100 comme prévu par le gouvernement de Macky Sall.
Le Sénégal rate son pari. Entrevoyant l’avenir en grand, le gouvernement avait pour ambition, non seulement de rester dans le Top 10 des meilleurs réformateurs du rapport Doing Business de la Banque mondiale de cette année, mais également figurer dans le Top 100. Mais les réformes entreprises par l’Administration ne lui ont pas permis de relever ce défi. En effet, dans le rapport Doing Business 2017 publié hier, le Sénégal occupe la 147e place sur 190 pays. Soit une progression de 6 places par rapport à son classement de l’année dernière où le pays était 153e avec un gain de trois points. Suite à l’inclusion de la Somalie, le rapport de cette année couvre 190 économies, alors que celui de l’année passée avait couvert 189 économies.
Contrairement aux deux précédentes années consécutives, le Sénégal se retrouve ainsi hors du peloton des dix pays qui ont le plus entrepris des réformes pour améliorer leur environnement des affaires.
L’essentiel, précise Mamadou Lamine Bâ, directeur de l’Environnement des affaires à l’Apix, le Sénégal est resté dans un cycle de trois ans où il a enregistré des progrès. Avant, le Sénégal n’avait pas la moyenne, mais aujourd’hui, non seulement il a la moyenne, mais est sous la barre des 150 dans le classement mondial. «On a maintenu la cadence. C’est ce qui est important», estime M. Bâ joint par téléphone.
En termes de réformes, le rapport Doing Business 2017 de la Banque mondiale révèle qu’un nombre de 4 ont été mises en œuvre l’année dernière. Et ces réformes portent notamment sur la «facilitation de l’enregistrement des titres de propriété plus facile, grâce à une augmentation de la transparence du registre et du cadastre», «l’amélioration de l’accès à l’information sur le crédit avec l’opérationnalisation d’un nouveau bureau de crédit». Elles concernent également la «réduction des coûts relatifs au paiement des impôts avec la réduction du plafond maximal de l’impôt sur le revenu des sociétés et de la mise en œuvre des systèmes de comptabilité et de gestion administrative plus efficaces», «l’amélioration des procédures collectives d’apurement du passif facilitée par l’introduction d’une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés financières et une procédure de règlement préventif simplifié pour les petites entreprises».
Au niveau de la «distance à la frontière», mentionne le document de la Banque mondiale, le Sénégal améliore son score en passant de 49.85 à 50.68. Cela signifie que le Sénégal a amélioré son climat des affaires par rapport aux meilleures pratiques mondiales, appelées «frontière réglementaire».
Le rapport de la Banque mondiale souligne que parmi les pays membres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), seul le Kenya fait partie de la liste du Top 10 des réformateurs. Il se retrouve aux côtés des pays comme Brunei Darussalam, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Indonésie, la Serbie, la Géorgie, le Pakistan, les Emirats arabes unis (Eau) et le Bahreïn. «C’est le retour des pays asiatiques dans le groupe», constate Mamadou Lamine Ba.
Pour que le Sénégal puisse regagner le peloton des meilleurs réformateurs, l’Administration devrait encore faire «les plus grands bonds» lors des années prochaines, comme l’avait promis Mme Khoudia Mbaye, ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des téléservices de l’Etat, l’année dernière.