Le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, a regretté, lundi à Dakar, le retrait de l’Afrique du Sud et du Burundi du statut de Rome, reconnaissant toutefois un "acte de souveraineté conforme aux conditions d’adhésion et de retrait’’ de ce traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI).
’’Nous regrettons ces retraits, mais il faut reconnaître qu’ils constituent un acte de souveraineté conforme aux conditions d’adhésion et de retrait du statut de Rome’’, a réagi le président de l’Assemblée des Etats parties au statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), lors d’un point de presse après l’annonce par ces deux pays de leur retrait de la CPI.
Sidiki Kaba relève aussi que ces retraits sont également conformes à la Conférence de Vienne sur les droits des traités de 1969.
Il a tout même reconnu le rôle important qu’ont joué chacun de ces deux pays dans la création de la Cour pénale internationale, citant en particulier l’Afrique du Sud.
’’On ne peut pas balayer d’un revers de main les appréhensions, les critiques voire les récriminations des pays africains face à cette cour’’, a-t-il estimé, ajoutant qu’il faut les examiner avec sérieux et les corriger au besoin. Il a proposé à cet effet un dialogue constructif au sein de l’Assemblée des Etats parties au Statut de Rome en vue de trouver un consensus dynamique à ce sujet.
Face à cette situation, tous les acteurs des organisations internationales comme de la société civile devront mettre en commun leurs efforts pour rendre effective l’exigence d’une justice universelle répondant aux critères d’indépendance, d’impartialité et d’équité, a jugé Sidiki Kaba.
Selon lui, il faut réformer et renforcer le Conseil de sécurité de l’ONU et faire en sorte que le droit de veto ne soit pas un privilège, mais plutôt une responsabilité.
Aussi, a-t-il insisté sur l’importance de renforcer la Cour pénale internationale en tant que convention volontaire et travailler sur une justice universelle.
L’Afrique du Sud et le Burundi font parties de 34 pays africains qui ont adhéré au statut de Rome et ont participé activement à la conférence diplomatique tenue en Italie, en 1998.