La télévision numérique terrestre (TNT) est en bonne voie au Sénégal, a affirmé Babacar Touré, président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA).
‘’Certes il y a des problèmes, mais il y a aussi des solutions (....)’’, a dit M. Touré à Saly-Portudal (Mbour, ouest) où se tient l’assemblée générale de l’Amicale des cadres de la RTS (ACARTS)
‘’Tous les milliards que vous entendez sur la TNT, c’est du toc. Le budget du comité exécutif, l’organe d’exécution du projet, a été fourni par l’ARTP (Autorité de régulation des télécommunications et des postes) autour de 250 à 300 millions de francs CFA, qui a été géré par le directeur exécutif du Comité national de pilotage de la transition de l’analogie vers le numérique (CONTAN) de l’époque et son équipe’’, a expliqué M. Touré.
Ensuite, c’est le ministère de la Culture et de la Communication qui avait un budget de 600 millions de francs CFA voté par l’Assemblée nationale.
‘’Je ne sais pas ce qui est devenu cet argent, mais quand on l’a demandé pour le mettre à la disposition du projet, nous n’avons pas eu de retour. Mais c’était sous l’ancienne équipe’’, a précisé Babacar Touré.
‘’Au moment où je vous parle, l’Etat du Sénégal n’a pas mis un seul sou dans ce projet-là. Et le promoteur (EXCAF Télécoms) a pris des risques énormes. Evidemment, tout le monde a décrié ce processus, parce que, à mon sens, il y avait certainement des agencements qui ont été bousculés par le schéma qui a été finalement retenu’’, a expliqué Touré.
Selon lui, l’intérêt du processus qu’il avait enclenché quand il été porté à la tête du CONTAN, c’était d’avoir non seulement la TNT pour les télévisions et les radios, mais d’avoir aussi le maillage de la fibre optique pour bâtir une infrastructure pour la 4G et éventuellement la 5G, en d’autres termes une infrastructure évolutive.
Ce qui permettrait aux sénégalais de disposer, à n’importe quel coin du pays, dedisposer d’une capacité Internet à très haut débit, à moindre coût. Or, d’après Babacar Touré, ‘’les opérateurs de téléphonie actuels n’investissent que dans des endroits où il y a une demande solvable, alors que l’Etat avait besoin d’avoir de la redondance pour éviter, demain, le chantage l’opérateur, qui n’est plus historique, mais patrimonial’’.
‘’Aujourd’hui, tout le monde est sur la TNT, mais personne ne paie un sou. C’est une situation catastrophique et c’est le prestataire qui supporte tous les frais. Je me demande comment il va se faire rembourser après. Parce que le modèle qu’il a proposé a été pratiquement chahuté par la situation et l’absence de prise de décision au niveau étatique’’, a relevé le président du CNRA.
Il a signalé que tous les textes ‘’possibles et imaginable’’ ont été faits et soumis à l’autorité. ‘’A un moment donné, j’ai dû demander à monsieur le président de la République, qui me l’a accordée, l’autorisation de transférer le dossier à la Primature pour impliquer l’Etat. Et c’est là que la Task-force a été créée sous ma responsabilité et celle du Premier ministre’’, a encore expliqué M. Touré.
Avec son accord, Abdou Latif Coulibaly, secrétaire général du gouvernement a été chargé de présider cette task-force. ‘’La RTS peut jouer un rôle prépondérant dans ce processus, mais il faut qu’on en définisse les modalités’’, a-t-il soutenu.