Dans sa volonté de recaser les victimes de la démolition de la cité Tobago, les autorités cherchent un endroit. Elles auraient jeté leur dévolu sur le Tf 4407. Cela risque de provoquer des remous dans cette zone où la révolte couve depuis plusieurs mois.
Après les larmes de la démolition, l’espoir du recasement fait toujours vivre les victimes de Tobago. Dans cette ville qui étouffe, il est par contre difficile de dégoter un espace libre pour recaser les 402 familles dont les maisons ont été réduites en gravats. Mais, le Gouvernement, qui avait ordonné cette mesure pour raisons de sécurité, s’orienterait vers le Tf 4407/Dg qui attise les convoitises de certaines autorités. Désaffecté, en partie, par le décret N°2014-802 du 25 juin 2014, il a fait l’objet d’un arrêté portant autorisation de Lotissement administratif partiel, en vue du recasement des parcelles impactées par les servitudes aéronautiques dans les zones industrielles et commerciales de l’aéroport Senghor sur la piste 03/21. Les héritiers de feu Dame Mbengue, qui ont entrepris les différentes démarches administratives, ont déjà obtenu les avis favorables des Aéroports du Sénégal (Ads), de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météo (Anacim), les autorisations de clôture, attendent juste l’avis de la Commission de contrôle des opérations domaniales (Ccod) pour l’attribution du bail.
Aujourd’hui, il s’agit de plus de 250 parcelles, qui ont été déblayées après la délivrance de ces autorisations. Mais, les remous et la montée des appétits autour du périmètre aéroportuaire ne laissent indifférents les héritiers de Dame Mbengue. Cette idée de céder une partie de ce titre foncier aux victimes de Tobago met en rogne les héritiers de Dame Mbengue, qui ont investi déjà plus de 200 millions de F Cfa dans le cadre du remblaiement du site qui était inhospitalier. Alors que les victimes de Tobago ont été frappées par la mesure de destruction à cause de l’empiètement, selon les autorités, de leurs maisons sur l’emprise de l’aéroport de Dakar.
Dans son édition du 28 avril 2016, Le Quotidien expliquait les dessous de la révolte des jeunes de Ouakam et Ngor, ulcérés par le bradage foncier sur le site de l’aéroport de Dakar. Cette pression foncière étouffe ces villages lébous qui ont du mal à accepter ces attributions «irrégulières» accordées à des hommes d’affaires, autorités, promoteurs et personnes privées.