L’évolution du système bancaire national au titre de l’année 2015 a été jugé satisfaisante. En termes de rentabilité, les banques ont réalisé un résultat net bénéficiaire de 28 milliards de francs Cfa, contre une perte de 2 milliards en 2014, a annoncé hier, Mamadou Camara, directeur national de la Bceao pour le Sénégal.
L’activité des banques, au titre de l’année 2015, s’est bien portée, malgré le déficit enregistré par certains établissements. Le bilan dressé hier, par le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour le Sénégal, à l’issue d’une rencontre avec les directeurs généraux des banques et établissements financiers, a fait état d’une bonne santé financière. Mamadou Camara explique que «les banques ont réalisé un résultat net bénéficiaire de 28 milliards de francs Cfa, contre une perte de 2 milliards en 2014». Cela, grâce «aux performances enregistrées dans l’exploitation bancaire, dans un souci de maîtrise des charges». Aux yeux du directeur national, «le système bancaire demeure marqué par une diversité du paysage bancaire et une hausse de l’offre de services financiers. Dans ce contexte, les crédits dans les établissements de crédit accordés à la clientèle se sont accrus en relation avec la hausse des ressources collectées et la consolidation des fonds propres».
A preuve mentionnent ses services, «à fin décembre 2015, les établissements de crédit ont affiché un total bilan de 5 401 milliards, en hausse de 18% par rapport à 2014. Les emplois du système bancaire, pour leur part, se sont accrus de 16% pour atteindre 4 444 milliards, dont 67% de crédits à la clientèle et 23% de titres de placement. Le taux net de dégradation du portefeuille est ressorti à 9,6% au 31 décembre 2015, contre 9,2% un an auparavant».
Quant aux ressources collectées par le système bancaire, elles «ont augmenté de 18% pour s’établir à 4482 milliards à fin décembre 2015, constituées à hauteur de 83% de dépôts et emprunts de la clientèle. En ce qui concerne les fonds propres nets, ils sont inscrits en augmentation de 29 milliards, en liaison notamment avec les relèvements de capital opéré par certains établissements».
S’agissant du taux de bancarisation strict concernant les établissements de crédit, la Poste et le Trésor, il est passé de 18,34% en 2014 à 16,98% en 2015. Cette tendance baissière a également, concerné le taux de bancarisation élargi (Tbe). De 45,1%, il a chuté à 43,35% en 2015.
Cette baisse observée sur ces deux indicateurs, qui renseignent sur le taux de bancarisation, entre 2014 et 2015, est liée d’après le directeur national, au travail d’assainissement intervenu au niveau du système bancaire, consistant à apurer le fichier des comptes, supprimer tout ce qu’il y a comme compte qui n’était plus actif, notamment les comptes des étudiants. Cependant, relève Mamadou Camara, «en juin 2016, on a enregistré une remonté de ces deux taux. Le Taux strict s’est emporté à 17,94%, quant au Tbe, il est passé à 45,5%».
Le patron de l’Agence principale de Dakar encourage le renforcement des conditions d’accès aux crédits en relevant la baisse constatée du taux de base bancaire. Ce taux selon la Bceao, «s’est établi à 8,57% en décembre 2015, contre 8,62% en décembre 2014. Les taux débiteurs minimum se sont situés entre 7% et 9% pour les banques et 6,5% et 18% pour les établissements financiers. Les taux débiteurs maximum, pour leur part, se sont établis entre 11% et 15% pour les banques et varient de 17% à 22% pour les établissements financiers. S’agissant des taux créditeurs, ils sont contenus dans une fourchette comprise entre 1% et 7,6% pour les banques».
En 2015, le système bancaire est constitué de 27 établissements de crédit, dont 23 banques en activité et 3 établissements financiers.
Portefeuilles bancaires : Mamadou Camara pour la poursuite de l’assainissement
Le directeur national de la Bceao pour le Sénégal, Mamadou Camara, a profité de la rencontre avec les directeurs généraux des banques et établissements financiers, pour les exhorter à la poursuite de l’assainissement des portefeuilles bancaires, en vue d’un financement adéquat de l’économie. «Le taux de dégradation brut du portefeuille qui prend l’ensemble des créances en souffrance rapporté à la totalité du portefeuille, se situe à 19% pour le Sénégal, alors que la moyenne au sein de l’Uemoa se situe aux environs de 15%. Même ce niveau de 15% nous parait important, parce que l’idéal pour nous, ce serait d’avoir au niveau du système financier, un portefeuille parfaitement sain, dès lors que ces crédits qui sont octroyés constituent in fine une contrepartie de notre monnaie», indique le banquier en chef national. A son avis, «le taux de dégradation du portefeuille des banques est trop élevé. Nous les appelons à en assurer un assainissement, qui nécessite que tout crédit qui soit consenti le soit sur la base d’une analyse précise, d’une appréciation correcte du risque de façon à éviter les défauts de paiement».
Au cours de cette réunion, Il a été également, porté à l’information de la profession de l’entrée en vigueur des textes réglementaires portant sur la nouvelle disposition régissant les transferts hors Uemoa, l’avis de la Banque centrale sur le commerce tripartite dans l’Uemoa.