Le collectif des investisseurs de Pointe-Sarrène a de nouveau dit non à la spoliation de leurs terres par le service des domaines, au cours d'une conférence de presse tenue le week-end à Mbour. Ils déplorent aussi l'absence de toute indemnisation des expropriés.
La zone affectée à la future station balnéaire de Pointe-Sarrène est occupée par des promoteurs depuis plusieurs années. Pour utilité publique, des centaines d'hectares sont reprises. Les investissements faits par les occupants sont estimés à 92 millions de nos francs. Maître Franck Zeitoun du barreau de Paris, au nom des investisseurs étrangers, et l'ex préfet Mamadou Diakhao ont soulevé des exceptions de nullité des actes visant à les priver des terrains occupés sur les sites de Pointe-Sarrène et Mbodiène.
Selon des informations recueillies, tout est parti de l'extension des compétences de la Société d'aménagement de la petite côte (Sapco) sur tous les sites touristiques du pays par le décret 2004-1185. Les services de l'urbanisme ont dès lors invité les occupants à cesser toute activité de construction sur le site à partir de la date du 04 janvier 2005. En 2009 le décret 2009-1417 du 23 décembre 2009 est signé, mais il sera considéré comme entaché car comportant plusieurs irrégularités. Deux aspects sont soulevés, ''sur la forme, le décret traduit les intentions de spoliation de la Sapco puisqu'il ordonne l'immatriculation des terrains privés sans indemniser leurs propriétaires'' et ''sur le fond l'absence d'une base légale''.
Suffisant pour que Mamadou Diankha, porte parole des investisseurs « spoliés » de Pointe-Sarrène, tire sur le service des domaines pour avoir permis à l'Etat de ''se procurer des biens mal acquis'' alors qu'il en fait la traque. Le service des domaines a immatriculé illégalement les terres de Pointe-Sarrène en ignorant le décret 2006 -12 du 10 janvier 2006 portant création de l'Agence nationale des expropriations et relogements (Aner). La démarche est considérée comme «viciée ».
Cependant, interrogé par la radio Sud Fm, le chef du service des domaines de Mbour qui balaie d'un revers de main toutes les accusations d'irrégularité dans les procédures, souligne qu'elle est habilitée à immatriculer ses terres, puisque l'Aner dont parlent les occupants est dissoute depuis. De son côté, le directeur de la Sapco rassure que les propriétaires seront dédommagés.