L'enseignant A. T. Camara court un risque, celui de voir sa carrière brisée si la Cour d'appel de Dakar confirme un premier jugement en sa défaveur le 14 avril. En effet, le substitut général Mame Cor Ndour a demandé que le détenu soit maintenu en prison et que soit confirmée la peine de dix années de prison requises par le tribunal de Kaolack.
Absent des salles de classe depuis 2012, le prévenu a été déclaré coupable de viol et pédophilie sur une de ses élèves de la classe de CM2, et âgée «de moins de 13 ans». Selon l’avocat général, le prévenu nourrissait le désir d’entretenir des rapports sexuels avec la victime, A. Seck, depuis que celle-ci était en classe de CE2.
C'est ainsi, a-t-il ajouté, qu'il a créé une certaine familiarité avec l’élève en lui dispensant des cours de renforcement personnalisés. La confiance aidant, A. T. Camara a invité un jour l’élève chez lui et sur place, relate le Parquet, il a contraint l’adolescente à des rapports sexuels. Selon la victime, l'enseignant a récidivé, cette fois dans une salle de classe.
Cette version de l’élève a été contestée par le prévenu hier à la barre car A. Seck n'a du reste jamais mis les pieds chez lui. Une déclaration corroborée par sa tutrice A. Ndiaye. ‘’Je n'ai jamais vu une jeune fille venir lui rendre visite’’, a témoigné la dame.
En l’absence de la victime pour soutenir ses accusations, les conseils de A. T. Camara ont plaidé la relaxe. ‘’Il n'y a pas de preuve encore moins de témoins dans cette affaire. Donc, il est difficile de parler de viol’’, a déclaré la défense avant de demander à la Cour d’infirmer le jugement rendu en première instance.