Le maire de la commune des Parcelles assainies, Moussa Sy, accompagné de 200 agents et des éléments de la Police et des Sapeurs pompiers, a procédé hier, dimanche 16 octobre, au nettoiement du marché de l’Unité 17. L’édile de la commune a, toutefois, déploré l’existence de récalcitrants qui ont refusé de baisser les rideaux pour ce jour. Ces derniers qui se sont offusqués de la démarche du maire ont vu leurs marchandises confisquées ou leurs boutiques mises sous scellé.
Des camions de ramassage des ordures en nombre impressionnant, des agents en plein nettoyage, un dispositif sécuritaire en place, tout comme des éléments des forces de l’ordre et des sapeurs pompiers visibles sur les lieux, sans oublier des commerçants et autres passants spectateurs. Tel a été le décor qu’offrait le marché de l’Unité 17 des Parcelles assainies hier, dimanche 16 octobre, vers 11h. Ledit marché donnait l’impression d’être beaucoup plus grand, avec des allées dégagées et beaucoup plus vastes que d’habitude.
Trouvé sur les lieux, Moussa Sy, maire de la commune explique que, comme cela se fait chaque année, les lieux sont fermés de 8h à 20h «pour permettre au marché d’être plus hygiénique». Il indique en effet qu’à compter de la date d’hier, jusqu’au 6 novembre, les 6 marchés et centres commerciaux des PA seront passés en revue de fond en comble. Pour ce faire, Moussa Sy informe que 200 agents ont été mobilisés. Il dira que l’opération qui débute par le marché de l’Unité 17, consiste à nettoyer et à saupoudrer les marchés. Mieux, elle doit permettre d’enlever toutes les étals qui débordent ainsi que tous les branchements électriques clandestins, informe le maire.
Sur les raisons d’une telle action, Moussa Sy d’indiquer qu’en dépit des 3 rotations journalières des camions à ordure, «nous voyons que les commerçants refusent de changer d’habitude et de comportement». Selon lui, ces derniers prennent tout ce qui est ordure, qu’ils mettent sous les tables ou dans les cantines. La raison, pour lui, c’est «parce que chacun ne veut pas se lever pour aller mettre ses ordures dans le camion en estimant qu’il va perdre des clients».
Cependant, l’opération de nettoiement n’a pas manqué de rencontrer des récalcitrants. En effet, certains ont refusé de baisser les rideaux pour ce jour. Pour le maire des Parcelles assainies, c’est une petite minorité qui a refusé, alors qu’une campagne de communication a été faite, en collaboration avec les Comités des marchés et des crieurs publics. Mieux, l’information a été passée à la télévision, selon lui. Il informe «qu’ils ne font pas 20 personnes sur 3000 tabliers, plus de 4000 cantines». «Comme vous le voyez ici, nous sommes en train de fermer des cantines qui refusent de fermer pour cette journée», indique-t-il. Ces derniers devront payer une amende pour accéder à leur cantine, renseigne le maire.
DES COMMERCANTS S’OFFUSQUENT
Ces commerçants en question n’ont pas apprécié que leurs magasins soient fermés ou que leurs marchandises soient confisquées. Oumar Wilane fait partie de ces commerçants qui ont vu leurs marchandises embarquées par les agents de la mairie. Le jeune commerçant indique qu’il n’était pas au courant de la mesure de fermeture. Il explique qu’il a essayé de négocier avec les agents en vain. Interrogé s’il compte se rendre à la mairie pour récupérer son sac de maïs, Oumar trouve que c’est inutile dans la mesure où «on me demandera quelque chose plus cher que le sac». Il a toutefois fait remarquer «qu’il est vraiment difficile de travailler au Sénégal, dans la mesure où quand on veut vendre des choses, on nous l’interdit».
Dans le lot des frustrés, il faut aussi ajouter Mame Seyni Diène, une commerçante établie dans le marché. La dame a vu sa cantine scellée par les éléments de Moussa Sy. Pourtant, à son avis, «j’étais juste venue pour nettoyer ma cantine». Mais, se désole-t-elle, «Moussa Sy pense que je suis venue vendre alors que ce n’est pas le cas». La commerçante explique que tout le monde, dans le marché, la connait pour l’entretien de la propreté du marché, qu’elle fait tous les jours. D’ailleurs, elle indique que «si tout le monde nettoyait comme moi, Moussa Sy n’aurait même pas besoin de faire ce grand nettoyage».
Prenant à contre-pied ses collègues commerçants, Moussa Sène qui reconnait que Moussa Sy a bel et bien informé, trouve que l’idée de fermer le marché pour le nettoyer est bonne. Le sexagénaire montre en effet qu’il faisait partie des gens qui étaient contre la mesure. Mais, «quand j’ai vu tout ce que les agents ont fait sortir comme saleté, je me suis dit que c’est une bonne initiative», reconnait-il. Il explique qu’il a mis toute sa marchandise dans son magasin qu’il a fermé avant l’arrivée des agents. Il est, par ailleurs, d’avis qu’il y a beaucoup de débordement, même s’il pense que c’est normal que les propriétaires des cantines aient un petit espace devant leur étal.