Pour ou contre la polygamie? Voilà un autre sujet qui fâche !...Et pourtant, de nos jours, plus qu’auparavant, on en parle trop, un peu partout en Afrique. Les uns aiment et en redemandent, les autres s’enragent et crient à l’abolition! Mais, force est de constater que, dans les faits, la pratique gagne de plus en plus du terrain.
En effet, dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, les foyers polygames se multiplient, allant jusqu’à prendre l’allure d’une obligation.
Sur la question, l’Erythrée a tranché: polygamie obligatoire pour tous les hommes! Et gare à la femme qui oserait s’y opposer…L’information continue encore de faire le "buzz’’ sur les réseaux sociaux. Il s’agit du fameux décret pris par le Gouvernement érythréen pour imposer aux hommes la pratique de la polygamie.
Le texte de loi rendu public est clair comme l’eau de source: "En se basant sur le jugement de Dieu à propos de la polygamie et des circonstances actuelles du pays où il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes, le département érythréen des affaires religieuses a pris les décisions suivantes: D’abord, tous les hommes devront marier au moins deux femmes, et l’homme s’y opposant pourrait purger une peine d’emprisonnement à vie avec travaux forcés’’. Les menaces sont valables pour les femmes: "La femme qui essaye de dissuader son mari d’épouser une autre femme encourt une peine d’emprisonnement à vie’’.
Même son de cloche, à côté de nous, au Sénégal, où on assiste à un vrai regain de popularité de la polygamie. Dans ce pays où l’homme est roi, le phénomène de la multiplication des foyers polygames semble prendre de l’ampleur, et la polygamie touche tous les milieux. Pour le cas du Sénégal, tout s’explique: en plus du fait que les femmes sont largement plus nombreuses que les hommes, il y a aussi le fait que les racines de la tradition y sont plus vivaces.
A regarder de près, même si on ne le dit pas encore à haute et intelligible voix, le topo est presque le même au Niger qu’au Sénégal. En effet, cette option en faveur la polygamie domine dans les cœurs des filles mures appelées "gabdi’’ ou "zonrôtou’’. Et c’est à peine si elles ne le clament pas lors des réjouissances de mariages et de baptêmes, lorsqu’elles dansent en criant à tue-tête "bégué kourgné waney’’, autrement dit l’ardente "convoitise pour les maris d’autrui’’.
L'AUTEUR
Assane Soumana(onep)