Le guérisseur S. Diarra et son client M. Ndongo ont été déférés au parquet de Matam. Ils ont été surpris par les villageois d’Odébéré en train d’enfouir des gris-gris dans la tombe d’un enfant de 10 ans.
C’est assurément le temps des profanations. A Dakar, le débat suscité par l’exhumation du corps d’un individu au cimetière de Pikine, avant-hier, ne s’est pas estompé qu’on apprend que deux individus ont été surpris dans un cimetière à Matam. L’affaire a mis en ébullition le village d’Odébéré, une contrée située à une trentaine de kilomètres de la commune de Ourossogui dans la région de Matam. Selon nos informations, un guérisseur du nom de S. Diarra et un habitant du même village, M. Ndongo, ont été pris sur le fait en train d’enterrer des gris-gris dans une tombe du cimetière du village.
Le sieur Ndongo, dit-on, est allé voir le tradipraticien pour lui soumettre la maladie de sa sœur, sujette depuis quelque temps à de terribles maux de tête. Un mal qui la cloue au lit. Le marabout d’origine malienne a accepté le travail et assuré à son client posséder les pouvoirs mystiques à même de guérir les maux de tête de sa frangine. Ce faisant, il l’a chargé de lui amener les os d’un âne mort. Chose qui a été faite. Le marabout lui a ensuite remis des gris-gris à enfouir dans une tombe en même temps que les os de l’âne mort, dans les plus brefs délais.
Ensemble, ils se sont rendus dans le cimetière du village, dans l’après-midi du samedi, pour terminer le travail. Sur place, ils ont repéré la tombe d’un enfant de 10 ans enterré 3 jours plus tôt. Ils ont commencé à creuser. Mais, ils n’ont pas pu accomplir l’acte puisqu’ils ont été surpris par des villageois qui passaient par là.
Ils ont échappé au lynchage
Ces derniers les ont arrêtés et conduits au village. Mais là-bas, une vive polémique s’est installée car une bonne frange de la population voulait les lyncher. Par contre, d’autres étaient pour un règlement à l’amiable. Enfin, une troisième partie avait opté pour qu’on les livre à la brigade de gendarmerie de Ourossogui pour que justice se fasse et que pareille situation ne se reproduise plus. Finalement, la dernière option a été adoptée, après que des sages du village sont parvenus à calmer l’ardeur des jeunes. Les deux mis en cause ont été remis entre les mains des gendarmes qui se sont rendus sur les lieux pour constater le délit.
Devant les enquêteurs, le marabout S. Diarra n’a pas nié les faits qu’on lui reproche. Il a indiqué que, pour guérir la malade, il faut que les gris-gris préparés par ses soins et les os d’un âne mort soient enfouis dans une tombe. Par contre, son co-accusé, M. Ndongo, a nié avoir participé à la profanation. Selon ses dires, il n’a jamais été question pour lui de faire une telle chose. Mais ses déclarations n’ont eu aucun crédit, puisqu’il a été surpris dans le cimetière avec le charlatan.
Au terme de leur garde à vue, ils ont été remis entre les mains du Procureur de Matam hier pour profanation de sépulture.