La bataille judiciaire sur l’affaire Pétro Tim a été enclenchée, hier, par Franck Timis et Aliou Sall. Ils ont déposé par le biais de leur avocat, Me El hadj Diouf, une plainte contre onze personnalités politiques et de la société civile pour diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs. Abdoulaye Wade, Karim Wade, Pierre Goudiaby Atépa, Samuel Sarr, Me Souleymane Ndéné Ndiaye sont cités comme témoins.
La polémique sur la gestion du pétrole au Sénégal a connu, hier, une nouvelle tournure. Hier, l’homme d’affaires roumain, Franck Timis et le frère du chef de l’Etat, Aliou Sall, ont par le biais de leur avocat, Me El hadj Diouf, déposé une plainte auprès du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar. Pour le moment, cette plainte vise un groupe de 11 personnalités politiques mais aussi de la société civile. Il s’agit de El hadj Malick Gackou, Malick Ndiaye, Birahim Seck du Forum civil, Mamadou Diop Decroix, Abdoul Mbaye, Mouth Bane, Mamadou Lamine Diallo, Ousmane Sonko, Alioune Guèye et les journalistes Adama Gaye et Baba Aïdara. Il est reproché à ces derniers les délits suivants : diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs.
Wade, Ndéné, Karim, Samuel Sarr et Atepa comme témoins
Et pour tirer cette affaire au clair, Abdoulaye Wade, son ancien Premier ministre, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, l’ex-ministre d’Etat Karim Wade, l’Architecte Pierre Goudiaby Atépa, l’ancien ministre de l’énergie, Samuel Sarr sont cités dans la procédure comme témoins-clés. Atépa a été cité parce que, selon, la robe noire, c’est lui qui aurait présenté Aliou Sall à Franck Timis au moment où il travaillait en Chine. Face à la presse après sa sortie du bureau du Procureur, Me El Hadji Diouf a révélé que la liste de 21 personnes annoncée va être dépassée.
Selon lui, la liste pourrait aller de 5 à 10 plaintes. Après avoir lavé à grande eau ses clients, le conseiller de l’entreprise Timis Corporation a montré comme preuve un document sur lequel sont mentionnées les signatures de l’ancien chef de l’Etat, et l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Il dit : «Le décret qui a été pris, a été signé par Abdoulaye Wade et contresigné par Souleymane Ndéné Ndiaye, même s’il dit qu’il n’a rien signé». Pour lui, ses clients ont été touchés dans «leur dignité, malmenés, chahutés, insultés».
Toujours dans sa plaidoirie, hors audience, Me El Hadji Diouf a fait un rappel des événements. Il a soutenu que : «Franck Timis a pris sur lui la responsabilité de prospecter et d’explorer à coût de centaines de milliards pour trouver du pétrole au Sénégal. Ceci a été fait avec l’autorisation du Président Abdoulaye Wade, avec un contrat signé par Karim Wade et confirmé par le Président Wade». Il a déploré le fait qu’entre-temps, le Sénégal a connu un changement de régime et «le décret n’a pas été numéroté et n’a pas été donc publié au Journal officiel». Il a aussi réitéré que le frère du Président Macky Sall ne détient aucune part, ni d’action à Timis Corporation mais n’est qu’un simple employé. De son avis, cet «acharnement» contre Aliou Sall ne vise que la personne de Macky Sall et de son pouvoir.
Pour rappel, le Front pour la défense du Sénégal/ Manko Wattu Senegaal a annoncé en premier une plainte contre Aliou Sall et son employeur Franck Timis. Selon El hadj Malick Gackou et compagnie, à cause de Aliou Sall et Timis, le Sénégal a perdu la somme de 600 milliards de francs Cfa. Alors, l’opinion assiste à un jeu de plaintes.
La bataille judiciaire sera âprement disputée entre les deux parties sachant qu’une autre plainte attend les accusateurs à Londres. Affaire à suivre…
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