Lors d’un sommet organisé à l’occasion des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), neuf pays se sont engagés à consentir d’importants investissements pour réduire les retards de croissance dans l’enfance et impartir à des dizaines de millions de jeunes enfants les aptitudes indispensables pour réussir dans un monde en constante évolution, annonce un communiqué de la Banque mondiale parvenu mercredi à APA.
Parmi ces pays, figurent la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Ethiopie, Madagascar, le Sénégal et la Tanzanie.
« Les engagements pris aujourd’hui serviront à alimenter les futurs moteurs de croissance en préparant les individus dès leur plus jeune âge aux métiers de demain », ajoute le communiqué.
De l’avis de M. Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale « une mauvaise alimentation, l’absence de véritables possibilités d’apprentissage et d’éveil précoces et la dangerosité de l’environnement condamnent littéralement les jeunes enfants à passer à côté des occasions d’apprendre et, plus tard, de gagner correctement leur vie ».
Mais à ses yeux, l’engagement de chefs de gouvernement et de ministres des finances à combattre les retards de développement en renforçant les capacités cognitives des enfants donnera aux individus comme aux économies les moyens d’exprimer tout leur potentiel et, ce faisant, d’éviter de nouvelles crises.
Pour Daniel Kablan Duncan, Premier ministre Ivoirien, « la Côte d’Ivoire entend installer une croissance économique, sociale et culturelle dynamique, une ambition qui passe impérativement par le développement du capital humain, la première richesse de toute nation. « Cette conscience nationale a révélé l’impérieuse nécessité de faire du développement de la petite enfance une priorité, afin de rendre la croissance plus inclusive et de promouvoir une prospérité partagée», a ajouté M. Duncan.
Selon la Banque mondiale, aujourd’hui dans le monde, 156 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, la moitié seulement des enfants âgés de trois à six ans ont accès à une offre préscolaire et, à trois ans, les enfants des milieux favorisés auront entendu jusqu’à 30 millions de mots de plus que les enfants du même âge nés dans les familles les plus démunies.
Par ailleurs, selon des données récentes de l’UNICEF, le nombre d’enfants réfugiés a augmenté de 77 % en cinq ans. Sans oublier que, selon un rapport du Lancet publié le 5 octobre dernier, 66 % des enfants d’Afrique subsaharienne et 65 % des enfants d’Asie du Sud risquent d’être marginalisés plus tard, pénalisés par des retards de croissance et la pauvreté.
Cette situation devient d’autant plus critique que l’économie mondiale s’informatise à tout va et privilégie clairement les capacités de raisonnement, d’apprentissage, de communication et de collaboration. « De nouveaux éléments probants attestent pourtant de l’existence d’une courte période critique, pendant les premières années de la vie, où le développement cérébral conditionnera profondément l’acquisition de ces compétences et, plus tard, la dynamique économique », souligne-t-on au niveau de la Banque.
MS/APA