Après la Gambie et la Somalie, la Guinée a obtempéré à la Turquie qui lui a demandé de fermer les écoles appartenant à la communauté. Les autorités guinéennes ont ordonné la fermeture de 5 établissements gülénistes qui font partie des plus prestigieux et réputés du pays. Chez les parents d’élèves, c’est l’angoisse.
La guerre contre Fethullah Gülen a une dimension internationale. Depuis le coup d’Etat avorté, Ankara met la pression sur les Etats qui abritent les écoles estampillées Gülen, dispersées un peu partout dans le monde. Après la Gambie et la Somalie en Afrique, Recep Tayyip Erdogan a réussi à faire plier la Guinée qui a décidé de fermer les 5 écoles appartenant au prédicateur, considéré comme le comandataire du coup d’Etat avorté du 15 juillet dernier. Du coup, 1 100 élèves, 150 personnels enseignants et administratifs et 17 familles turques se retrouvent dans la galère après cette décision unilatérale de Conakry. Surtout qu’elles font partie des écoles les plus prestigieuses et réputées de ce pays.
Les responsables de ces établissements sentaient que l’orage allait s’abattre sur eux. A la veille de la rentrée scolaire fixée au 4 octobre, les autorités guinéennes avaient adressé aux directeurs des écoles une note de service qui leur interdit de procéder à toute inscription et réinscription. En attendant l’arrivée le 20 octobre d’une délégation turque qui va tenter de leur redonner une nouvelle vie à ces écoles.
Cette décision montre que Conakry a décidé de privilégier ses relations diplomatiques avec Ankara en donnant suite aux demandes pressantes de ce pays de fermer les établissements gülénistes. Contrairement à Dakar qui a toujours refusé de s’exécuter malgré les sollicitations réitérées de la Turquie.
Elle a décidé d’expulser 50 étudiants sénégalais et mis aux arrêts deux Sénégalais. Depuis le 23 septembre dernier, tous les étudiants inscrits dans les universités appartenant au prédicateur sont persona non grata en Turquie. C’est le calvaire et l’angoisse, car le Président turc est décidé à expurger son pays de toute influence güléniste, d’assécher les financements du réseau Gülen et d’éradiquer les entreprises, écoles, associations liées à la communauté, essaimées un partout à travers le monde. Depuis la tentative de coup d’Etat, les autorités ont lancé une purge drastique contre les militaires, enseignants, journalistes, hommes d’affaires, soupçonnés d’appartenir à la communauté, frappée du label «terroriste». Selon le Monde, 35 mille personnes ont été interpellées, 80 mille ont perdu leur emploi, des fonctionnaires surtout. Cent cinquante amiraux et généraux, soit la moitié du haut commandement, ont été arrêtés.