Lors d’une réunion de préparation de la marche de l’opposition du 14 octobre, le siège de Rewmi a reçu la visite d’une cinquantaine de nervis qui ont finalement interrompu de force la rencontre. Le parti de Idrissa Seck qui a enregistré des blessés prévient que l’intimidation ne passera pas.
Chaises fracassées, tables de bureau démolies… constituent le décor de la salle de réunion du parti de Idrissa Seck qui a vécu hier une fin de matinée particulière. La salle affiche une désolation inhabituelle. Certaines photos à l’effigie de Idrissa Seck ont été décollées du mur et déchirées. Le lustre au plafond ne tient encore que parce que le vent marin qui souffle sur Diamalaye n’est pas assez puissant. Il faut indiquer que sous la direction du vice-président du parti, Déthié Fall, les camarades de Idrissa Seck étaient conviés à une réunion en vue de préparer la marche du 14 octobre prochain. Cependant vers 12 heures 30, une cinquantaine de nervis, d’après le secrétaire permanent de Rewmi, Samba Thioub, sont venus interrompre brutalement la réunion. Armés de coupe-coupe et de couteaux, ces gros bras, dont on ne connaît l’identité, ni la provenance, envahissent sans trop de difficultés la salle. Dès lors, la tension monte d’un cran. Les esprits s’échauffent…
«Personne ne peut intimider ni les militants ni Idrissa Seck»
Jouant la carte de la sécurité, Déthié Fall, très serein dit-on, prononce la fin de la rencontre sans chercher à connaître les motivations des assaillants. Ce que refusent certains militants qui décident d’en venir aux mains avec les nervis. Un pari risqué, car à la fin, des blessés seront comptés dans leurs rangs, renseigne Babacar Mar, vice-coordonnateur du Réseau des enseignants de Rewmi et témoin des faits. «On a enregistré beaucoup de blessés chez nos militants. Ils sont actuellement à l’hôpital», regrette M. Mar, encore sous le choc. Il retrace le film des évènements : «Des gens costauds sont entrés dans la salle pour casser et détruire la table du bureau de la réunion et les chaises. Ils ont failli attaquer nos responsables présents, le vice-président Déthié Fall et le député Thierno Bocoum. Il s’en est fallu de peu que l’irréparable ne se produise.» Cette action serait-elle commanditée par des membres du camp présidentiel ? Se gardant de porter des accusations, Babacar Mar, qui précise que le parti est en train de procéder à des «recoupements», prévient que «personne ne peut intimider les militants de Rewmi a fortiori leur président Idrissa Seck».