Au courant de ce mois, la capitale togolaise, Lomé, va accueillir la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (Ua) sur ‘’la sécurité maritime et le développement en Afrique’’. L’événement sera l'occasion pour les participants de réfléchir à des solutions communes pour lutter contre la piraterie, le trafic d'armes et la pêche illégale. La question des plates-formes pétrolières au large des côtes africaines sera aussi au cœur des échanges.
Axée sur ‘’la sécurité maritime et le développement en Afrique’’, la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (Ua) est prévue à Lomé au courant de ce mois. Elle réunira plusieurs personnalités qui vont débattre de la coopération régionale et internationale. Il s’agit donc de faire face à la recrudescence des attaques de pirates contre les bateaux marchands, le trafic d’armes et la pêche illégale, et de prendre en charge la question des plates-formes pétrolières au large des côtes africaines. Lors de l’Assemblée annuelle des Nations unies, en septembre dernier, le Président du Togo déclarait : ‘’La mer est au cœur même des enjeux du développement.’’ Selon Faure Gnassingbé, qui constate que ces questions d’insécurité maritime s’étendent désormais du Sénégal à l’Angola, nombreux sont les pays du continent (Togo, Sénégal, Côte d’Ivoire,…) qui sont interpellés par ces défis économiques, sécuritaires et stratégiques.
En perspective de cette rencontre, le chef de l’Etat togolais a, dans une lettre intitulée ‘’L’Afrique peut se prendre en charge et assumer son destin’’, exprimé sa satisfaction en ces termes : ‘’En accueillant cette Conférence de grande portée pour l’Afrique, le Togo tient à confirmer son intérêt et son engagement pour la cause de notre continent dont le présent et le futur lui tiennent tant à cœur. Et nul n’ignore la place du continent dans l’enjeu de la politique mondiale en termes de géopolitique, de géostratégie et de géo-économie…’’ Selon le chef de l’Etat, conscients du danger qui menace les pays africains et leurs peuples dans leur existence, ainsi que de l’impérieuse nécessité de mobiliser les moyens dont ils disposent, les États du continent ont pris la décision à Malabo de tenir, à l’initiative du Togo, cette session extraordinaire.
Enjeux économiques
En matière de développement, la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (Stratégie Aim 2050) sera au cœur des travaux de Lomé. L’objectif, c’est la mise en œuvre plus soutenue et accrue de son plan d’opérationnalisation visant à créer une plus grande richesse, par la promotion d’une économie bleue, florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l’environnement. ‘’Dans ce sens, il importe donc que l’Afrique, résolue à assumer pleinement la responsabilité qui lui incombe vis-à-vis d’elle-même, et soutenue par la communauté internationale, se donne les moyens nécessaires pour enrayer les actes criminels en mer, et s’investisse dans la réalisation de la vision 2063 de l’Union Africaine’’, avance le Président Gnassingbé pour qui ladite vision offre des perspectives (progrès économique et social) heureuses sur le continent.
Et il faut mentionner que la mer constitue encore un moyen privilégié d'acheminer du fret. Elle contribue au commerce international, a fortiori pour ces pays fortement exportateurs de matières premières. 90% des échanges internationaux et 65% de l’approvisionnement énergétique sont transportés par voie maritime. Ainsi, chaque année, les activités liées à l'exploitation de la mer (pêche, recherche sous-marine, tourisme, transport maritime) rapportent 2 500 milliards de dollars dans le monde. Selon un rapport de la Commission sous régionale des pêches, annuellement, les pays d'Afrique occidentale perdent environ 170 milliards de F Cfa à cause de la «pêche clandestine» de la Corée du Nord. Et les enjeux sécuritaires sont pressants au niveau de la façade atlantique de l'Afrique. Elle est connue, dit-on, pour être la plaque tournante de la cocaïne en provenance d'Amérique Latine et à destination des pays d'Europe. Elle comprend également le trafic d'armes dans un contexte très sensible avec la présence des groupes islamistes au Sahel. Aussi, la piraterie y sévit. Déjà, en 2013, 51 attaques ont été recensées dans le golfe de Guinée, soit en moyenne une par semaine.