Des sources proches de la police indiquent que les limiers ont effectué la perquisition des domiciles de l’ex-Président tchadien. Hissein Habré, signalent nos sources, a pris part à l’opération, après avoir posé comme seule condition de ne pas signer le procès-verbal sanctionnant la perquisition de ses domiciles par la police.
On commence à en savoir plus sur la perquisition effectuée chez l’ancien Président tchadien. Suite aux accusations formulées par l’avocat de Hissein Habré, certaines sources policières ont estimé devoir réagir. En entrant en contact avec Le Quotidien, nos interlocuteurs indiquent que «la perquisition a été faite conformément à la loi. Nous avons reçu un mandat de la commission d’instruction des Chambres africaines extraordinaires. Elle s’est déroulée en présence de Hissein Habré en personne». Ils renseignent encore que l’ex-numéro Un tchadien avait auparavant posé une seule condition pour accepter d’assister à la perquisition : «Ne pas signer le procès-verbal.»
Cette étape dépassée, l’opération pouvait démarrer. Elle sera menée conjointement et en étroite collaboration avec des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) - qui se sont chargés de l’encerclement des domiciles de l’ex-Président tchadien – de ceux de la Brigade polyvalente d’intervention (Bip) – leur présence s’explique par le fait qu’ils sont formés au maniement des armes et pouvaient éviter aux éléments de la Dic de faire face à celles-ci – et des limiers de la Dic.
«Vous êtes professionnels, vous faîtes votre travail de façon professionnelle»
Cette façon méthodique de procéder des policiers poussera, selon leurs dires, leur hôte à apprécier : «Vous êtes professionnels, vous faîtes votre travail de façon professionnelle.» L’ex-Président tchadien qui a tenu à déclarer aux limiers ne pas être «en bonne santé» a été conduit à ses domiciles pour les besoins de l’opération policière. «A chaque étape de la procédure, on lui apportait un siège. On lui montrait aussi tous ce qu’on retrouvait dans ses domiciles. Tout ce qui était intéressant pour la procédure, on le gardait avec nous. Par contre tout ce qui ne nous intéressait pas dans le cadre de la procédure était laissé sur place», confient nos sources. Histoire de s’inscrire en faux contre les accusations de vol proférées contre eux, vendredi dernier, par l’avocat de Hissein Habré, Me El hadji Diouf. «Nous sommes des gens responsables. Qu’est-ce qu’on peut faire avec les parfums et autres objets insignifiants (trouvés sur place)», soulignent nos sources. Même les attaques et autres diatribes de la robe noire avaient laissé, note-t-on, imperturbables les Forces de l’ordre. «Nos éléments ont été tous préparés à faire face à d’éventuelles attaques de ce type», tient-on à préciser.
La fin de la perquisition des domiciles s’est traduite par la rédaction d’un procès-verbal. Ce document qui «tient sur cinq pages» a été, informe-t-on, présenté à Hissein Habré, «qui ne l’a pas signé, conformément à la condition qu’il avait posée avant le démarrage de la perquisition».