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Rama Yade sur les évènements de Thiaroye 44: ‘’Justice n’a toujours pas été rendue’’
Publié le mardi 4 octobre 2016  |  Enquête Plus
François
© Présidence
François Hollande remet les Archives de "Thiaroye 44" à Macky Sall
Dakar, le 30 Novembre 2014 - Le président de la République Française a procédé à la remise symbolique, à son homologue sénégalais Macky Sall, des Archives de "Thiaroye 44", au cimetière des Tirailleurs sénégalais de Thiaroye, à l’issue des travaux du 15ème Sommet de la Francophonie.




En visite au Sénégal, dans le cadre de sa tournée africaine, la candidate à l’élection présidentielle française était hier au cimetière des tirailleurs de Thiaroye. Rama Yade est d’avis que justice n’a toujours pas été rendue, 72 ans après. Et qu’aussi toute la vérité n’a pas été dite sur cette affaire.

Rama Yade s’est rendue hier au cimetière des tirailleurs de Thiaroye. Profitant de la tribune offerte, elle a réclamé justice pour les tirailleurs qui sont morts en tentant de sauver la France. Selon elle, ce cimetière est fort en symbole. Ce n’est pas une histoire qui est terminée, mais qui rassemble, parce que les personnes qui y sont enterrées sont mortes pour la France. ‘’C’est une histoire qui devrait être consensuelle et qui aujourd’hui comporte de nombreux tabous.

Le président français est venu ici. Il a parlé de 65 morts. C’est vrai qu’il y a 35 tombes autour de nous, sans parler des fosses communes qui sont au nombre de 202. Certains ont été condamnés, d’autres graciés mais jamais acquittés. Des veuves n’ont pas reçu leurs pensions à la suite de la mort de leurs maris tirailleurs. C’est une injustice. Je plaide pour que l’acquittement soit général, parce que ces hommes sont morts juste pour avoir réclamé leurs soldes, après avoir risqué leur vie pour libérer la France’’, a soutenu la native du Sénégal.

La candidate à l’élection présidentielle française est d’avis qu’on doit avoir également un accès entier aux archives et non partiellement pour qu’on sache qui était qui. ‘’Il y a ici des fosses communes. Donc, il y a des corps dont on ne connaît toujours pas l’identité. Il y a des familles qui restent dans l’ignorance de leur parent et depuis 1944. Jamais justice ne leur a été rendue et je pense qu’il est temps aujourd’hui de rendre justice à ces tirailleurs qui se sont engagés au péril de leur vie. Et jusque dans leur mort, l’injustice perdure’’, a-t-elle ajouté.

‘’Pour moi, toute la vérité n’a pas été dite sur cette affaire’’

La secrétaire d’Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l’Homme dans le gouvernement de François Fillon est d’avis que la journée du tirailleur au Sénégal devrait être commune à celle de la France, parce que c’est une mémoire et des champs de bataille ont été partagés à la fois par des soldats sénégalais et français, sans oublier les autres pays africains. ‘’Pour moi, toute la vérité n’a pas été dite sur cette affaire, car le vrai chiffre sur le nombre de victimes n’est pas connu. Aujourd’hui, les historiens n’ont pas les mêmes données. Aucune enquête sérieuse n’a été faite pour connaître le nombre de victimes de cette attaque du camp de Thiaroye. On ne peut pas tout dire, car une partie des archives est encore fermée. Il faut les ouvrir et dire la vérité. Qu’est-ce qu’on a caché ? Les deux guerres mondiales ont fait 100 000 morts parmi les tirailleurs’’, a conclu celle qui a lancé le mouvement appelé « La France qui ose ».
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