Le Gouvernement entend poursuivre les concertations avec les acteurs sociaux pour la mise en place d’une convention spécifique au secteur du gardiennage. L’annonce a été faite hier par le président de la République, Macky Sall, qui appelle au passage, à une évolution des mentalités pour faire face aux défis sécuritaires notamment le terrorisme.
L’Etat veut renforcer le secteur du gardiennage qui aujourd’hui fait face à des menaces nouvelles dans l’exercice de leurs fonctions. Présidant l’anniversaire des 30 ans de la Sagam hier, Macky Sall a annoncé la poursuite des concertations avec les acteurs sociaux pour la mise en place d’une convention spécifique au gardiennage et à la sécurité privée. «L’Etat s’est engagé à mettre en place une règlementation adaptée à la situation, sur les conditions d’exercice des activités de surveillance, de gardiennage, d’escorte de biens», déclare le président de la République invitant les entreprises de sécurité à mettre davantage l’accent sur la formation.
A travers cette mesure, Macky Sall veut associer les entreprises privées s’activant dans la sécurité, à la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière, le radicalisme. «Face à la montée du terrorisme qui est devenu un fléau mondial, nous devons adopter des pratiques innovantes et efficaces pour faire face à cette menace à la vie humaine. Le secteur privé a un rôle important à y jouer», soutient-il. «Il faudrait une réflexion pour que les mentalités évoluent. Cette notion de l’Etat régalien doit aujourd’hui être relativisée, car l’Etat ne doit pas plus être un centre de production de services… L’Etat doit pouvoir externaliser le maximum qu’il peut externaliser pour se concentrer avec efficience et efficacité sur les questions majeures. Le faire-faire doit aussi entrer dans nos administrations pour plus d’efficacité», ajoute-t-il, convaincu d’une bonne combinaison des missions régaliennes de l’Etat assurées par les Forces de défense et de sécurité et les nouvelles forces de sécurité issues du secteur privé. Selon M. Sall, la sécurité est l’affaire de tous, car l’Etat ne peut pas être partout et en même temps.
Prenant l’exemple de la société Sagam, qui emploie plus de 3 600 personnes au Sénégal, le Président Sall s’interroge sur la reconnaissance de la sécurité privée par l’Etat. «C’est une manière de permettre au secteur privé de jouer pleinement son rôle en complément des actions de l’Etat dans sa mission régalienne de sécurisation des personnes et des biens», répond Macky Sall. Afin d’assurer cette mission avec efficacité, le chef de l’Etat estime qu’il est nécessaire «d’impliquer plus activement les acteurs privés de la filière de la sécurité».