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14ème anniversaire du naufrage du Joola: Le collectif des victimes plaide sensibilisation et éducation citoyenne
Publié le mercredi 28 septembre 2016  |  Sud Quotidien
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© Autre presse
Le naufrage du bateau "Le Joola" a eu lieu dans la nuit du 26 septembre 2002 faisant officiellement 1863 victimes.




Le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial Le Joola a commémoré hier, lundi 26 septembre à la Place du Souvenir, le quatorzième anniversaire du naufrage du bateau Le Joola par un panel qui portait sur le thème « Le naufrage du bateau le Joola : la presse et l’éducation citoyenne ». En cette circonstance, c’est un véritable appel à la sensibilisation et à l’éducation citoyenne qui a été lancé pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise.

Le naufrage du Bateau Le Joola n’avait suscité un changement de comportement et une orientation médiatique qu’au début du drame. Quatorze ans après la plus grande catastrophe maritime de l’humanité qui avait causé la mort de près de 2000 personnes, la moindre règle sécuritaire n’est toujours pas respectée dans les transports et les médias ne parlent qu’accidentellement de cette tragédie. Et pourtant, la cause du drame qui était une surcharge «extraordinaire» devrait sensibiliser les populations à jamais. Le bateau qui ne devrait, en effet, contenir que 550 passagers en avait fait presque le triple.

Hier, lundi 26 septembre, dans le cadre des festivités de la commémoration du quatorzième anniversaire du bateau qui avait sombré aux larges de la Gambie, le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial Le Joola a organisé à la Place du Souvenir de Dakar, un panel autour du thème « Le naufrage du bateau Le Joola : la presse et l’éducation citoyenne » pour encore éveiller les populations.

Au cours de ce panel, le directeur de publication du journal Sud Quotidien, a fait savoir que même si à l’époque, les journalistes ont fait «preuve de professionnalisme dans le traitement de l’information», la couverture intense des faits n’avait duré que le temps d’une rose. «C’est juste les 10 premiers jours que les journalistes parlaient de manière intense du naufrage, mais pendant la deuxième décade, il ne faisait plus l’actualité», a fait remarquer Bacary Domingo Mané qui a cité une étude de l’institut Panos de 2004 sur le naufrage. Même si le journaliste s’est réjoui de la qualité de la couverture médiatique, il ne pense pas moins que les médias n’ont pas creusé en profondeur certaines questions qui ouvrent des perspectives. Il s’agit, selon lui, du renforcement de la citoyenneté, du renouvellement de l’élite casamançaise (avec la perte de beaucoup d’élèves et d’étudiants), des conséquences du naufrage sur le panier de la ménagère, puisque beaucoup de commerçants dépendaient des rotations du Joola et l’enclavement de la Casamance qui demeure une question de souveraineté.

Pour sa part, le sociologue Alfred Ndiaye a profité du panel pour appeler à une éducation citoyenne. A l’en croire, c’est « l’indiscipline » et les « pratiques des autorités à savoir la corruption » qui a obligé le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial le Joola à organiser le panel. Pour autant, il a rappelé à l’Etat les « doléances des familles des victimes », demandé le renflouement du bateau qui est le « moyen indispensable pour connaitre la vérité » et la « construction du musée le Joola qui serait un «édifice multifonctionnel ».

Au vu donc de la tragédie du bateau Le Joola, les journalistes qui véhiculent l’information devraient encore plus s’atteler à la « vérité, au professionnalisme et au respect des personnes ». Mieux, a dit le prêtre Père Christophe de la Paroisse Saint Pierre du Port, « les journalistes, s’ils font leur travail de manière professionnelle, restent un pilier, un élément fondamental pour la vitalité d’une société libre et plurielle ».

Reprenant les mots du Pape François, le prêtre dira encore : « la mission est à la fois difficile et nécessaire pour un journaliste mais il lui faut arriver au plus près de la vérité des faits et ne jamais dire ou écrire une chose qui, au fond de sa conscience, il le sait, n’est pas vrai. Le devoir d’un journaliste est donc, à travers l’attention et le soin à rechercher la vérité, de faire grandir la dimension sociale d’une vraie citoyenneté ». A noter enfin que la rencontre de l’après-midi d’hier, lundi, qui s’est terminée par un dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des disparus et des prières pour le repos de leurs âmes, a été un véritable appel à la conscience et à une éducation citoyenne pour éviter les dérives.
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