L’Association des familles des victimes du bateau Le Joola admet que l’Etat a réussi plusieurs réalisations dans la gestion du dossier le Joola, notamment avec l’effectivité des indemnisation et la mise en place de l’Office des pupilles de la Nation, a indiqué son président, Moussa Cissokho.
"De 2002 à nos jours beaucoup de choses ont été réalisées. En termes de réalisation, nous avons la question des indemnisations qui est presque derrière nous parce que toutes les familles qui avaient déposé leur dossier ont reçu leurs indemnisations", a dit M. Cissokho qui s’entretenait, dimanche, avec des journalistes.
L’Etat et les familles des victimes commémorent en ce 26 septembre le 14ème anniversaire du naufrage du bateau le Joola, du nom de cette embarcation qui ralliait Dakar au sud du pays et qui a chaviré au large du fleuve Gambie.
La catastrophe avait fait 1 863 morts et disparus selon le bilan officiel et plus de 2000 pour les associations des victimes. Seules 65 personnes avaient survécu.
La gestion du dossier par l’Etat a abouti entre autres acquis à la "mise en place de l’Office national des pupilles de la Nation pour la prise en charge des orphelins du Joola, l’extension du port de Ziguinchor, la construction du quai de Carabane, la construction de deux gares maritimes à Ziguinchor et à Dakar et le dragage du fleuve Casamance", a listé Moussa Cissokho.
"Mais il reste beaucoup à faire", s’est-il empressé de dire, déplorant la "non-effectivité" de la prise en charge des orphelins et l’absence d’assistance psychologique pour les rescapés de cette tragédie.
"En 2002 le président de la République (Abdoulaye Wade) avait promis de prendre en charge tous les orphelins mineurs du bateau Le Joola. Une loi a été votée dans ce sens en 2006, mais un décret a été sorti pour dire que seuls les enfants orphelins mineurs en 2002 seront pris en charge", a regretté le président de l’Association des familles des victimes.
"Sur les 1900 orphelins comptabilisés, seuls environ 500 ont été pris en charge. Pourtant la loi était très claire avec un caractère rétroactif. Nous voulons que l’Etat respecte et fait respecter la loi qui est au dessus du décret", a plaidé Moussa Cissokho.
Il a estimé que les orphelins sont les plus frappés par ce naufrage parce que "perdre un père ou une mère ou parfois les deux c’est comme tout perdre dans la vie".
Dans le chapitre des doléances non encore satisfaites, Moussa Cissokho y inscrit la question du renflouement du Joola pour permettre à certains parents d’avoir une "sépulture digne" et à certaines familles de pouvoir "porter le deuil".
Les familles des victimes persistent à appeler à "situer les responsabilités" et éviter le "culte de l’impunité", a dit Moussa Cissokho.
"Pour une aussi grande catastrophe qui a fait plus de 2000 victimes, la seule responsabilité est officiellement imputée au commandant de bord resté dans le bateau. Jamais dans l’histoire on a eu autant de victimes et que personne ne soit inquiété", a déploré le président de l’Association de la famille des victimes.