Un consensus autour du projet de code de la presse a été trouvé, samedi à Saly-Portudal (Mbour), par l’ensemble des acteurs (autorités administratives, députés et journalistes) au terme d’un atelier d’échanges sur ce document qui vise à rendre l’activité journalistique "plus crédible", a constaté l’APS.
C’est à la fin de trois jours "d’intenses concertations et de consultations pour arriver à un projet de code consensuel pour lequel le président Macky Sall attache une attention particulière", a soutenu le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye entouré de ses prédécesseurs au département de la Communication.
"Vous venez de franchir un pas de géant en approuvant par consensus le rapport général qui a sanctionné les travaux de cet atelier. Mais, il y a d’autres étapes importantes et si nous ne prenons garde, le document ne sera pas validé par les députés d’ici la fin de l’année", a toutefois relevé Mbagnick Ndiaye.
Il a invité "tous les professionnels de la presse à comprendre que ce code est le leur" avant de dire que les observations formulées par les patrons de presse, le syndicat des journalistes et techniciens de la communication seront prises en compte pour que, "très rapidement, avec le lobbying nécessaire", le code soit adopté.
"J’espère qu’avant la fin de l’année, le code sera adopté. Mais l’autre challenge qui devra suivre reste la signature des décrets d’application de la loi portant code de la presse. Il ne faut pas qu’ils soient comme ceux de la Charte du sport qui date de 1984 mais qui, jusqu’à présent n’a aucun décret d’application", a prévenu le ministre de la Culture et de la Communication.
Selon lui, c’est seulement après adoption par le Conseil des ministres que ce projet de code de la presse sera envoyé à l’Assemblée nationale pour être voté par les députés.
Et cela, après "le toilettage d’un certain nombre de dispositions qui partent de l’entreprise de presse à la responsabilité du journaliste et de tout ce qui concernait la dépénalisation et la déprisonnalisation des délits de la presse qui ont été transférées au code de procédure civile", a expliqué M. Ndiaye.
"Le code de la presse va considérablement régler le problème du statut du journaliste et de l’envahissement de la presse par, aussi bien de journalistes formés dans les écoles de formation reconnues par l’Etat que par ceux-là même qu’on a ramassés à droite et à gauche et qui sont devenus les grandes terreurs des médias", a estimé le ministre.
Pour lui, tout cela mérite "une réorganisation du secteur de la presse qui sera au profit et au service des acteurs, puisque la délivrance de la carte nationale de presse va être codifiée, permettant ainsi d’avoir une presse responsable qu’elle ne l’est actuellement".
Evoquant la question du financement de la presse et des entreprises de presse, Mbagnick a relevé que "toutes les entreprises de presse au Sénégal sont en difficulté".
"Il y en a même des responsables d’entreprises qui m’ont dit que depuis 36 mois ils n’ont pas payé de salaires. C’est ce qui fait que quand certains journalistes vont en reportage, …tout le monde comprend. Il faut des mécanismes de financement adéquats de l’entreprise de presse. Mais, pour cela, il faut réglementer la profession", a-t-il fait valoir.