Le directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS), Thierno Birahim Fall a plaidé, samedi à Saly-Portudal (Mbour), "la juste rémunération" des médias du service public qui, comme l’APS, "souffrent terriblement" d’un problème de manque de moyens.
"Il faut renforcer les médias du service public comme l’APS, qui est la principale source d’information des médias, mais qui a une trésorerie qui ne couvre même pas l’intégralité de l’année, avec un budget qui, depuis 18 ans,n’évolue pas", a souligné M. Fall qui a pris part à l’atelier de partage et d’adoption du projet de code de la presse.
"L’activité journalistique demande la mobilisation de ressources importantes. Mais, la subvention de l’APS est insuffisante et qu’’il faut, de façon conséquente, revoir à la hausse sa subvention pour nous permettre de couvrir nos charges en termes de salaires et de fonctionnement, pour pouvoir accomplir, dans les meilleures conditions, notre mission de service public, qui est fondamentale", a clamé Thierno Birahim Fall.
"Il y a deux ans, on a eu une panne technique au niveau de l’APS, mais une partie de la presse était paralysée", a-t-il rappelé, justifiant ainsi l’importance que joue l’Agence de presse sénégalaise qui, malgré les difficultés financières qu’elle traverse, fait de son mieux pour accomplir sa mission de service public.
Tout comme son collègue de l’APS, le directeur général du quotidien national Le Soleil, Cheikh Thiam est d’avis que "les médias d’Etat exercent un service public qui est mal rémunéré", estimant que "la rémunération du secteur public de l’information est très faible".
"Les entreprises publiques d’information font face à des charges extrêmement importantes. Certes l’Etat leur apporte un appui, mais celui-ci n’est pas très conséquent. Et cet appui n’arrive pas toujours à temps", a signalé M. Thiam, qui croit que les autorités en sont conscientes et que, dans les jours à venir, "des améliorations seront faites".
"L’Agence de presse sénégalaise est un organe de presse que tous les médias utilisent au Sénégal sans payer, mises à part certaines exceptions. Il faut compenser, parce que la gratuité n’existe pas", a plaidé M. Thiam, estimant que "les autorités sont en train de trouver des solutions".
"Pour nous autres, la RTS (Radiodiffusion télévision sénégalaise) et +Le Soleil+, nous avons aussi des charges très importantes du fait de l’exercice de la mission de service public. Je ne dis pas que ce n’est pas rémunéré, mais cette rémunération n’est pas conséquente. Elle est faible", a souligné Thiam.
"Il faut accompagner ces médias dans leur développement et dans l’exercice de leur mission de service qui est essentielle", a dit Cheikh Thiam qui a souligné être de "ceux qui pensent qu’on doit utiliser avec efficience les ressources reçues de l’Etat".
"Et c’est là où se situe la pertinence de l’adoption d’un contrat de performance pour les médias du service public, adossé à des indicateurs de résultats, pour qu’on puisse dire voilà les ressources que nous avons reçues de l’Etat, on les a utilisées pour atteindre telle performance", a-t-il analysé.
"L’accompagnement financier de l’Etat doit toujours être adossé à des obligations de résultats. Nous devons faire des résultats dans notre travail quotidien", a dit Cheikh Thiam.