Le mouvement ADK organise demain un conseil national pour réaffirmer son soutien au maire de Dakar. Dans cet entretien avec EnQuête, le coordonnateur du mouvement, Babacar Diop, déclare que cette rencontre peut prendre des allures de congrès d’investiture pour inciter Khalifa Sall à se présenter à la prochaine présidentielle.
Le Mouvement ‘‘And Dolel Khalifa’’ compte organiser un conseil national ce samedi. Comment la manifestation va-t-elle se dérouler ?
Cette manifestation constitue le premier conseil national du mouvement où les 45 départements du Sénégal prendront part. Nous aurons la présence des élèves, des étudiants et avons neuf réseaux qui dirigent ce conseil national du mouvement.
Votre mouvement est mis sur pied depuis 2009. Pourquoi avez-vous attendu maintenant pour organiser le premier conseil national?
Il fallait d’abord s’organiser. Le mouvement ADK regroupe les amis et sympathisants de Khalifa Sall. Ce n’était pas facile de travailler au niveau national, d’autant que le parrain réside à Dakar et ses activités se limitent dans la capitale sénégalaise. Il fallait sillonner le pays pour qu’on puisse s’implanter au niveau national. Toute manifestation nécessite une organisation au préalable. C’est la raison pour laquelle nous avons pris tout ce temps pour faire connaître le mouvement. Pour la manifestation du samedi, vous verrez que les 45 départements seront représentés par des délégués.
Est-ce qu’une éventuelle exclusion de Khalifa Sall du Parti socialiste a précipité votre décision d’organiser ce congrès ?
Je pense que le mouvement ADK est autonome. Il regroupe des citoyens sénégalais qui ont un espoir envers un leader. Le plus important, c’est que nous n’avons absolument rien à voir avec le Parti socialiste. Aucune relation qui nous lie avec cette formation politique. Mais depuis un certain temps, des responsables du Ps travaillent pour l’exclusion de Khalifa Sall. Et nous ne pouvons pas concevoir que ce soi-disant porte-parole puisse se permettre d’attaquer Khalifa Sall à longueur de journée et que la direction du parti ne réagisse pas à ces propos.
Khalifa Sall n’est ni responsable, ni initiateur de notre mouvement et ne finance pas nos activités. Nous avons débuté notre engagement à ses côtés, entre 2010 et 2011. Durant tout ce temps, nous avons eu à faire un travail sans son appui. Ce sont des citoyens sénégalais qui se sont réunis et l’ont désigné pour porter leur combat. Chaque responsable politique souhaiterait avoir un mouvement derrière lui. L’élection présidentielle, c’est le rendez-vous d’un homme avec son peuple. Et si des citoyens optent pour promouvoir un leader politique, je crois que c’est à saluer. Nous savons tout ce qui se passe au Ps. Il y a un groupuscule de personnes au sommet du parti qui est en train de promouvoir son intérêt crypto- personnel.
Est-ce qu’on ne pourrait pas qualifier cette rencontre de congrès d’investiture ?
Ce n’est pas un congrès d’investiture. Nous allons profiter de cette manifestation pour entériner nos textes. Nous allons également faire une évaluation des cartes de membres vendus en 2015. Nous lancerons celles de 2016 et allons organiser un panel qui va permettre à chaque département de s’exprimer auprès de Khalifa Sall. Ce sera une occasion pour notre leader de rencontrer des sympathisants qui travaillent pour son compte, depuis très longtemps. Notre particularité, c’est que nous sommes un mouvement composé de jeunes de moins de 30 ans, qui n’ont jamais fait de la politique, de manière générale, ou ont quitté d’autres partis pour nous rejoindre. Nous avons toujours proclamé Khalifa Sall comme étant notre candidat. Nous l’avons réitéré en 2014 et 2015. Ce sera pareil en 2016. Nous avons espoir en notre leader et vous pouvez assimiler cette manifestation à un congrès d’investiture.
Comment se passera désormais votre cohabitation avec le Ps, à la suite de cette rencontre ?
Le mouvement And Dolel Khalifa n’a aucune dépendance avec le Ps. Les enjeux fondamentaux qui régissent ce parti ne nous concernent pas. Son calendrier ne nous intéresse pas, et leurs réactions non plus. Ce qu’ils vont faire ou penser de nous ne nous intéresse pas.
Pensez-vous un jour passer de mouvement de soutien à parti politique ?
Un parti politique est différent d’un mouvement. Il a ses réalités. Un mouvement travaille exclusivement pour un leader. On peut dire que le mouvement devient plus puissant que certains partis, mais nous n’avons pas les mêmes principes et les mêmes idéaux. Nous partageons la vision du maire Khalifa Sall. Vous constaterez le jour de la manifestation que nous sommes plus lourds qu’un parti politique.