«Le Magal de Touba est le seul jour férié où paradoxalement l’économie nationale connaît une hausse. Il fait rentrer environ 200 milliards de francs d’après une étude faite par l’université Alioune Diop de Bambey. Il contribue à la stabilité du pays parce que toutes les tarikha se retrouvent. Il amène beaucoup de bienfaits au Sénégal.» Ces propos de Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, président du Comité d’organisation du Magal de Touba, montrent l’envergure du Magal. Le préfet de Mbacké, qui introduisait le rapport, a informé que durant cette période, on dénombre dans la cité religieuse 27 mille charrettes alors qu’en temps normal, elles sont au nombre de 12 mille.
Le marabout, qui présidait à côté du gouverneur le Comité régional de développement consacré à cet événement religieux, qui aura lieu dans moins de 60 jours, a réitéré les demandes faites au ministère des Infrastructures en ce qui concerne les routes bitumées qu’il devait faire l’an passé et qui n’ont pu être réalisées. Il a fait cas de la dégradation de beaucoup de routes intérieures en donnant l’exemple de la route qui passe à côté de la Grande mosquée. Sur le secteur de l’électricité, Cheikh Bass aurait souhaité que la Senelec et le ministère de l’Energie mettent en œuvre cette directive présidentielle, qui consiste à faire une étude pour connaître les besoins réels en manque d’électricité et de les solutionner le plus rapidement possible pour que tous les quartiers de Touba soient électrifiés. Il a aussi attiré l’attention sur les risques d’inondation en plein Magal les années prochaines si rien n’est fait en ce sens.
Pour ce Magal, il a été réitéré l’interdiction formelle de circuler de ville en ville avec des motos Jakarta. Le comité d’organisation a émis aussi comme doléances la résolution des problèmes de scanner, de radio analogique auxquels sont confrontés respectivement l’hôpital Matlaboul Fawzény et le Centre de santé de Darou Khoudoss. Le comité s’est interrogé sur l’utilisation et la répartition de la caisse d’avance que le ministère de la Santé alloue chaque année à l’événement. Serigne Ousmane Mbacké, coordonnateur du comité d’organisation du Magal, s’interroge : «On avait des problèmes avec la distribution de la caisse d’avances qui débutait depuis Dakar. Je ne vois pas la raison qui explique que les hôpitaux de Dakar puissent bénéficier de la caisse d’avances si la gratuité n’y est pas appliquée.» En écho à ces revendications, Dr Balla Mbacké Mboup médecin-chef de la région médicale est revenu sur la clé de répartition de la caisse d’avances. Il pense que le montant de 165 millions qui lui est alloué doit être revu à la hausse parce que ne serait-ce que l’hôpital Matlaboul Fawzény dépense environ 90 millions pour le Magal.