Dakar (Sénégal) - Après le Sommet de New-York du 25 septembre 2015 qui avait adopté 17 Objectifs de développement durable (ODD) dont celui portant la lutte contre les inégalités, il est inquiétant de constater que les Gouvernements des pays en développement n’ont pas encore engagé des actions en faveur de l’éradication de ces inégalités, souligne un rapport de l’ONG Actionaid publié, jeudi à Dakar.
«Dans la plupart des pays en développement, les gouvernements n’ont pas encore mis en place les lois et politiques leur permettant d’atteindre l’ODD 5 sur l’égalité des genres ni l’ODD 10 sur la réduction des inégalités au sein des pays et d’un pays à l’autre. Sur les dix pays étudiés, seuls trois (Brésil, l’Afrique du Sud et Ghana) ont déjà mis en place plus de 65% des politiques-clés en matière de réduction des inégalités, et trois (Sénégal, Ouganda et Zambie) en ont mis moins de 50% en place», a dit Zakaria Sambakhe, responsable du plaidoyer d’Actionaid.
Il présentait le rapport intitulé «Objectif du Développement Durable, un an après Rien n’est près, nous attendons toujours». Le document fait suite à un travail mené en Afrique du Sud, au Brésil, au Ghana, en Haïti, au Liberia, au Népal, au Nigeria, en Ouganda, au Sénégal et en Zambie.
«Pour ne rien arranger, les pays riches ne soutiennent pas les pays en développement comme il le faudrait, ce qui contredit l’engagement pris avec l’ODD 17 relatif à la revitalisation du partenariat mondial pour le développement durable. Certaines politiques des pays développés aggravent même les inégalités à l’échelle mondiale», déplore le rapport qui souligne que les femmes travaillent quatre ans de plus dans leur vie que les hommes.
Selon Zakaria Sambakhe, avec cette situation, il est clair qu’il y a encore un long chemin à faire, surtout qu’il faut ajouter à cela les dispositions fiscales discriminatoires et les politiques foncières qui aggravent les inégalités.
Pourtant, il a estimé que les Gouvernements ont l’obligation de trouver des solutions durables afin de surmonter les obstacles qui empêchent l’émergence d’une société plus juste et équitable.
Pour inverser la tendance, il est recommandé à la société civile et aux Gouvernements de déplacer le pouvoir de décision politique afin de l’éloigner des acteurs qui ont actuellement le plus de pouvoir et d’influence et de rapprocher les gouvernements des pays en développement de leurs peuples.
«Il faut également mettre en place les systèmes, la gouvernance, le soutien financier et les programmes de contrôle et d’évaluation pertinents pour que les politiques puissent être conçues dans une véritable optique féministe, avec pour but de mettre le potentiel de développement des femmes au centre des analyses et décisions», recommande le rapport sur «Objectif du Développement Durable, un an après Rien n’est près, nous attendons toujours».
TE/cat