La labellisation du Festival des arts, des lettres et de la culture du département de Tambacounda a occupé une place de choix dans les discussions des participants au CRD portant sur les préparatifs de la deuxième édition de cette manifestation culturelle prévue dans la deuxième moitié du mois d’octobre.
Plusieurs intervenants, dont le gouverneur Bouya Amar qui présidait la rencontre, ont plaidé pour la labellisation de ce festival culturel, afin de lui donner un cachet international et de résoudre le problème du sponsoring.
"Tout le monde a plaidé pour que soit labellisé cet évènement. Il faut aller vers la labellisation du festival, a dit M. Amar, il faut donner un nom à ce festival qui sera protégé par la société du droit d’auteur".
"A partir de ce moment, il n’y aura plus de problème de sponsor", a-t-il poursuivi. Le gouverneur a évoqué l’exemple du festival de jazz de Saint-Louis qui en est arrivé à un niveau où les sponsors contribuent systématiquement et les autorités ne font plus qu’accompagner les acteurs culturels dans l’organisation de l’évènement, notamment dans le domaine de la sécurité.
De son côté, le président de la commission culturelle de la mairie, Mady Kanté, a insisté sur la nécessité de former les artistes, pour qu’ils soient à la hauteur du professionnalisme que demande l’organisation d’évènements de ce genre.
Prévue du 20 au 27 octobre 2016, cette semaine culturelle initiée en 2015 par le conseil départemental de Tambacounda attend environ 800 participants.
En plus des nationaux, ils viendront du conseil régional de Kayes (Mali), de la Guinée Conakry et de la Guinée-Bissau, ainsi que de la Mauritanie, a relevé le président du conseil départemental Sina Cissokho.
Il présentait les termes de références du festival aux autorités, à des chefs de services, des acteurs culturels et élus, etc.
Avec un budget de 43,5 millions de francs CFA, la manifestation sera organisée cette année par le conseil départemental, en collaboration avec la commune de Tambacounda, a indiqué M. Cissokho, relevant en avoir parlé avec le maire, qui a selon lui donné son aval.
Les organisateurs prévoient des podiums, des conférences, colloques et joutes oratoires autour du thème général de ce festival, axé sur "La culture au service de la paix, de la sécurité et du développement".
Leur "plus grand vœu", c’est que ce festival soit ouvert officiellement par le chef de l’Etat, Macky Sall, parrain de la manifestation.
Cette semaine culturelle sera également ponctuée par une exposition d’art et une mini-foire, des visites de sites historiques, un forum économique sur les potentialités et ressources de la région, considéré comme l’"innovation majeure" de l’édition 2016.
L’objectif visé est de "doter le département d’un évènement culturel reconnu" et de l’inscrire à l’agenda national. Le festival devrait aussi permettre de participer au développement du tourisme, à mieux faire connaître l’histoire de la sous-région, mais aussi à identifier et faire connaître les opportunités économiques du département.
La manifestation devrait être ouverte officiellement au stade régional, où devrait se tenir le concert d’un "artiste de renommée internationale", dont les organisateurs souhaiteraient que ce soit Youssou Ndour.
Le ministère de la Culture a d’ores et déjà pris l’engagement d’accompagner l’évènement, de même qu’une banque de la place ainsi que des partenaires ont aussi donné une "réponse positive" pour une contribution.
Organisée du 9 au 15 avril 2015, la première édition de la semaine des arts, des lettres et de la culture avait notamment souffert d’un "budget insuffisamment réalisé", à savoir 12 millions de francs CFA collectés sur les 25 qui étaient prévus, soit moins de 50% du total.
Le contexte défavorable de l’épidémie de la fièvre Ebola en Guinée avait également eu un effet sur la manifestation.
Plusieurs préoccupations ont été évoquées par les participants, relativement à la formation des artistes locaux, à la sécurisation de l’évènement, ainsi qu’à sa décentralisation jusque dans les communes rurales du département.