Le Syndicat des agents des impôts et domaines ne sera pas en grève aujourd’hui. Il motive cette décision par l’intervention de chefs religieux et du médiateur de la République. Selon d’autres informations, le syndicat n’avait pas obtenu le quitus de sa base dont certains soutenaient que la grève en question aurait des relents politiques.
Les bureaux de la Direction générale des impôts et domaines seront ouverts ce matin. Le Syndicat des agents des impôts et domaines (Said), qui devait observer une journée de grève aujourd’hui, en soutien à son président d’honneur Ousmane Sonko récemment révoqué de la Fonction publique par le président de la République, a décidé de suspendre son mouvement. Il motive cette décision par l’implication des chefs religieux et du médiateur de la République. C’est la version officielle du syndicat.
Selon d’autres interlocuteurs, le mouvement allait être un échec. Ou au meilleur des cas désordonné. Depuis que le Said a mis sur la table la menace de grève, les responsables du ministère de l’Economie, des finances et du plan ont décidé aussi de s’impliquer dans cette affaire pour torpiller les plans du Said. Ils avaient donc réussi à convaincre d’autres fonctionnaires de la Dgid que ce combat ne les engageait pas à cause de sa coloration politique. Cet argument a convaincu certains qui avaient remis d’ailleurs en cause l’opportunité de tenir ce mouvement à la date du 15 septembre comme prévu. Ils faisaient remarquer dans notre édition d’hier, que la date choisie coïncide avec celle où se font les déclarations mensuelles de Tva. Ce qui représente des recettes de l’ordre d’une vingtaine de milliards de francs, dont la rentrée dans les caisses de l’Etat risquerait d’être perturbée par ce mouvement de grève. Ils estimaient que les revendications d’ordre syndical ne devraient pas être compromises par des questions qui n’ont rien à voir avec les doléances de leur corps, et plus à des règlements de comptes à caractère politique. Ils auraient donc indiqué leur intention de se désolidariser de ce mouvement.
Au-delà de ces questions, certains agents, qui pensaient à leur carrière aussi, ne voulaient pas se retrouver dans le viseur de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) en affichant publiquement leur opposition à la révocation de leur ex-collègue. Par conséquent, ils n’étaient pas prêts à courir ce risque.
De toute façon, la Dgid avait prévu d‘assurer la bonne marche du service public en ce jour pour permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir civique et fiscal, sans aucune forme de perturbation.
Malgré l’annulation de la grève de ce jour, les syndicalistes continuent de réclamer la réintégration de M. Ousmane Sonko.