La capitale sénégalaise est restée déserte au lendemain de la fête de Tabaski. Dans certains lieux, c’est le calme plat. Les femmes ont préféré prendre leur «congé», après une dure journée de l’Aïd El Kebir très «culinaire». Les lendemains de Tabaski sont mis à profit pour rendre visites aux plus proches. Cette mobilité profite alors aux chauffeurs de taxi qui se frottent les mains, en doublant les tarifs. Ceux qui ont été «immolés » financièrement par le bélier et autres dépenses, se rabattent sur les transports en commun, qui se font rares.
Une nuit pluvieuse, suivie d’une matinée calme. Pas d’embouteillage, ni de brouhaha dans certaines maisons, comme à l’accoutumée. C’est le décor noté hier, mardi, au lendemain de la fête de la Tabaski dans différents quartiers de Dakar. Dans les artères de la capitale, un calme plat y règne. La fatigue de la fête est passée par là. Beaucoup de femmes ont du mal à quitter leur lit pour s’adonner aux différentes tâches ménagères.
Des dakarois sont restés ainsi dans leur maison. Beaucoup d’entre eux ont préféré profiter de ce beau temps pour se reposer, mais aussi récupérer l’énergie perdue le jour de la fête avec l’accueil des invités, la préparation des mets délicieux. Le sommeil de certains ne sera pas perturbé. Les maisons sens dessus dessous, à cause de l’ambiance de la fête, vont devoir attendre pour y remettre de l’ordre. Les femmes ne boudent pas leur plaisir à profiter de lendemains de fête.
Au quartier Hlm, le camion de ramassage des ordures ménagères est passé comme à l’accoutumée, mais avec la pluie, des familles ne se sont même pas rendus compte de sa présence. Dans les alentours de certains quartiers, les ordures règnent en maître. Elles sont entassées dans un coin : «Je me suis réveillée tardivement. A cause de la préparation de la fête, j’ai dormi comme un agneau», nous confie la dame Nafissatou Sylla. Et de poursuivre : «ce n’est pas facile une fête, surtout la Tabaski. C’est trop de dépenses, avec non seulement l’achat du mouton, mais l’habillement de toute une famille. C’est vraiment stressant quand on est dans un pays de gorgorlou. Mais Dieu merci, on s’en sort toujours» Pour ce lendemain de fête, l’heure est au repos. La majorité des familles n’a pas préparé le déjeuner. «Le repas de la Tabaski n’est pas totalement consommé. On en a réservé pour pouvoir se reposer aujourd’hui», déclaré Anta Sèye.
Pas d’embouteillage, les taximanS aux anges
Le lendemain de la fête de la Tabaski est supposé permettre à certaines personnes qui n’avaient pas le temps le jour j, d’aller rendre visite aux parents, proches et sympathisants. Mais comme tous les ans, le problème de transport se pose. Les tatas et bus Dakar Dem Dikk arrivent au compte-gouttes. Il faudra attendre des heures pour en apercevoir un. Un véritable calvaire que vivent ces passagers. A l’arrêt MAdièye Sall, une femme, en compagnie de deux enfants attend, le tata 43 qui doit le conduire à Ouakam. «J’ai duré ici. J’attends toujours le bus mais jusqu’à présent rien. Les transports en commun se font vraiment rare », a-t-elle fait savoir. Même son de cloche chez une autre dame qui attend le 5 qui doit le conduire à Colobane. «Cela fait plus d’une heure que j’attends. D’habitude, on ne perdait pas autant de temps à attendre les bus de cette ligne. Mais comme on est au lendemain de fête, c’est difficile», renchérit-elle. D’un autre côté, les particuliers et les chauffeurs de taxi ne se plaignent pas. «On peut circuler tranquillement sans être inquiété. Les routes sont libres et la voiture ne consomme pas beaucoup de carburant. J’en profite avec ma famille pour faire toutes les courses nécessaires», nous confie Ameth Diagne, propriété de véhicule.
Pour ce taximan, trouvé au quartier Hlm, c’est le moment propice pour se faire de l’argent. «Il n’y a pas d’embouteillage, la circulation est fluide. Les gens préfèrent prendre un taxi que les transports en commun et j’en profite pour gagner le maximum et combler le gap des autres jours», a-t-il soutenu. Et de poursuivre : «il ne s’agit pas d’élever les prix, loin de là. La circulation étant libre, il faut juste savoir comment s’y prendre. Pour ma part, je choisis les courtes distances et je m’en sors vraiment.»