La polémique autour de la patente que la Sococim doit verser à la mairie de la ville de Rufisque ne cesse encore d’alimenter les sorties des responsables. Après celle du maire Daouda Niang qui a fait part de problèmes dans la collecte de cette patente, en accusant la cimenterie d’être mauvaise payeuse et de ne pas participer pas au développement de la ville de Rufisque, le Directeur général de la Sococim a tenu à apporter, à l’occasion de la Fête de l’excellence dédiée aux écoles, des clarifications sur le sujet. Et, notamment, «sur une taxe exonérée qu’elle (la Sococim-ndlr) continue de verser par générosité ».
«La Sococim est l’entreprise qui pouvait permettre à Rufisque d’assumer son développement. Malheureusement, elle ne participe pas au développement de la ville… Et dans ce cadre, nous comptons sur l’aboutissement de la revue du code minier qui va, à terme, nous permettre de recouvrer les 5 milliards que, normalement, la Sococim doit verser à la mairie de ville de Rufisque, au lieu de 1,3 milliards», avait lancé le maire de Rufisque. L’édile est allé même, parlant de la Sococim, jusqu’à qualifier la gestion des « nègres » pire que celle des Toubabs. Pour lui, c’est le directeur général actuel de la Sococim qui serait responsable de cette situation.
En marge de la 13ème édition de la Fête de l’excellence qui prime les meilleurs élèves du département de Rufisque, le directeur général de la Sococim s’est refusé à toute polémique et au débat subjectif.
Toutefois, Youga Sow a tenu à apporter des précisions sur cette taxe que la cimenterie continue de verser à la ville malgré les exonérations dont elle bénéficie. «Par rapport à ces déclarations, je renvoie souvent à la chose suivante, que Sococim verse une patente de 1.350.000.000 de F Cfa par an pour la mairie de la ville. Cette patente est estimée par les services de l’Etat sur une base qu’il ne nous appartient pas d’apprécier. Et le plus important, c’est que cette patente aujourd’hui n’est pas opposable à Sococim. De par notre convention et des avantages fiscaux, dans le cadre des gros investissements que nous avons faits, cette patente nous est complètement exonérée. »
Pour Youga Sow, si sa société continue de verser cette patente, c’est qu’elle fait preuve de générosité, eu égard à sa responsabilité sociétale et sa volonté de contribuer au développement de la ville, comme elle est en train de le faire avec les meilleurs écoles et élèves du département. « N’oublions pas encore une fois que c’est avec la volonté du management de Sococim et du groupe Vicat qui a considéré que le rôle de Sococim dans le département de Rufisque et Bargny est tellement important que nous avons renoncé à cet avantage. Et, depuis 2006, nous le versons. Sur les dix ans, cela fait presque 13 milliards et des poussières injectés par Sococim dans le département de Rufisque. Cela se passe de commentaires.
Les accusations, je ne sais pas à quoi elles correspondent ni sur quoi elles s’appuient mais moi je préfère discuter avec des faits des arguments qu’on peut apprécier » a-t-il fait savoir. Dans la foulée, le directeur général de la Sococim a invité les responsables de la ville à chercher les causes de leurs difficultés de trésorerie ailleurs. « Nous avons un devoir et une responsabilité, mais encore une fois qu’on ne nous fasse pas porter des responsabilités qui ne sont pas les nôtres ».
Mieux, selon le responsable de la cimenterie, sa société a volé à plusieurs reprises au secours de l’institution municipale pour la sortir d’une mauvaise passe, en lui accordant des avances sur une taxe qui n’était pas encore échue. Avec des mots voilés, Youga Sow a indexé une ingratitude de la part des autorités municipales. « La patente est annuelle. Si vous terminez l’exercice 2015, vous payez. Je rappelle que nous n’avons jamais accusé un quelconque retard. Et quand les nouvelles équipes ont été installées, après les élections locales, il était question d’une sorte de cessation de paiement. Mais quand les autorités de la mairie se sont rapprochées de nous, nous avons procédé à une avance sur une patente qui n’était pas encore arrivée à échéance (la cimenterie avait donné 250 millions de frs Cfa). Sérieusement dans notre culture sénégalaise je pense que cela a une signification ».
A noter enfin qu’au cours de cette 13ème édition de la Fête de l’excellence, 85 élèves du département ont été récompensés et les trois meilleurs bacheliers ont été primés avec une bourse pour leurs études universitaires.