En installant officiellement son bureau, l’interprofession de la filière avicole du Sénégal (Ipas) entend prendre en charge les préoccupations des acteurs qui représentent plus de 30 000 emplois et environ 128 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires annuel.
Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aminata Mbengue Ndiaye, a officiellement installé, hier, le bureau de l’interprofession de la filière avicole du Sénégal (Ipas). Dirigé par Babacar Ngom, ce bureau avait été élu le 1er octobre dernier lors de l’assemblée générale constitutive de l’interprofession de la filière avicole. A cette occasion, le ministre de l’Elevage et des Productions animales a qualifié la filière avicole de véritable « moteur » de développement économique. Pour Babacar Ngom, le président de l’Ipas, le défi est de consolider cette organisation pour prendre en charge les préoccupations des acteurs de la filière. Il souligne néanmoins un certain nombre de contraintes liées au coût des intrants, l’accès au foncier, le manque de formation des acteurs et la faible valorisation des produits. Pour remédier à la contrainte de la formation, il annonce la création d’un centre d’excellence avicole. « Produire ce que nous mangeons est un acte de patriotisme et manger ce que nous produisons est un acte de civisme », a-t-il résumé à travers une jolie formule. Le secrétaire permanent de la Stratégie de croissance accélérée (Sca), Ibrahima Wade, a appelé les acteurs à s’inspirer de la filière horticole qui, grâce à une bonne organisation, a réussi à faire passer sa production de 35 000 tonnes en 2008 à plus de 66 000 tonnes aujourd’hui, soit une hausse de 16% par an. Selon lui, le maintien de la suspension des importations de produits de volaille combinée à un plan de relance de la filière constituent des gages d’un soutien public. Quant à Mansour Kama, président de la grappe « Elevage : productions et industries animales » de la Sca, il voit dans le marché du halal une immense opportunité pour les producteurs locaux. « Le contexte est favorable à la compétitivité de la filière », résume-t-il. Le sous-secteur avicole occupe une place stratégique dans la création d’emplois et l’autosuffisance alimentaire au Sénégal. Il représente, en effet, plus de 30 000 emplois et environ 128 milliards de Fcfa de chiffre d’affaire annuel, contribuant ainsi entre 15% et 17% au Pib de l’élevage. Les producteurs ont investi plus de 20 milliards de Fcfa dans cette filière. Un argument qu’évoquent constamment les autorités sénégalaises pour justifier le prolongement de la mesure de suspension des importations de produits de volaille en vigueur depuis 2005 suite au déclenchement de l’épidémie de grippe aviaire.
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