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Guerre de leadership au Parti socialiste: Séquences et conséquences d’un déchirement
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DR
La réunion du BP du Ps perturbée et écourtée
Dakar, le 07 mars 2016 - Le Bureau politique du parti socialiste s`est réuni, samedi, pour examiner plusieurs questions, parmi lesquelles le référendum du 20 mars. La rencontre organisée à la maison du parti avait très mouvementé et interrompue du fait de violences des partisans du "Non" au référendum.




La victoire de ‘‘And Takhawou Dakar’’ dans le département de Dakar est un épisode du mélodrame socialiste qu’interprètent Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Sall. Histoires d’une dissension de deux cadres ‘‘verts’’ qui jusque-là ont le mérite d’avoir réussi à sauver les apparences et l’unité du parti.

La dernière fois que Khalifa Sall et Ousmane Tanor Dieng ont fait cause commune, c’était lors de la Présidentielle de 2012. Une année qui voit aussi plantés les premiers germes de leurs multiples divergences. Fort de tous les échelons gravis dans le parti depuis 1984, Khalifa Sall se voit pourtant privé du directeur de campagne, au profit de Serigne Mbaye Thiam. S’est-il impliqué à 100% ou a-t-il levé le pied durant cette campagne ? En tout cas, il attendra de Tanor une reconnaissance de son statut de ‘‘dauphin’’ sans vouloir imposer un forcing. D’ailleurs les relations entre les deux hommes sont toujours empreintes d’une courtoisie républicaine, d’une élégance ‘socialiste’, qui ne laisse jamais apparentes les divergences profondes qui les opposent.

Comme la décision du maire de Dakar de superviser le renouvellement des instances du Ps avec la candidature d’Ousmane Tanor Dieng (il avait promis de ne plus se représenter à une présidentielle en cas de défaite) à la tête du secrétariat général des ‘‘Verts’’ en juin 2014. Chargé de la vie politique du parti ‘‘le plus structuré du Sénégal’’, Khalifa Sall a choisi de taire ses frustrations et sacrifier ses ambitions à l’autel de l’unicité interne du Ps. Malgré la dissidence incitative de la maire de Podor, Aissata Tall Sall, pour déporter Tanor, le maire de Dakar ne suit pas. Mieux, il avalise cette réélection du successeur d’Abdou Diouf, le 5 juin 2014, en espérant en retirer quelques dividendes.

Mauvais calcul puisque 24 jours plus tard, lors des élections municipales et locales, Ousmane Tanor Dieng croise les bras face au rouleau compresseur de la coalition gouvernementale BBY qui avait pour objectif de déboulonner Khalifa Sall de la mairie de Dakar qu’il dirige depuis 2009. Ce sera le premier signe d’une docile insoumission de l’édile sortante de la capitale. A la tête d’une coalition qu’il vient de créer, Taxawu Dakar, Khalifa Sall rempile en infligeant une large défaite à la liste de la mouvance présidentielle en remportant 16 communes de Dakar sur les 19.

Affrontements

Le 5 mars 2016 ces dissensions internes ont éclaté au grand jour. Ousmane Tanor Dieng et ses deux fidèles lieutenants, Serigne Mbaye Thiam et Abdoulaye Wilane échappent de peu à des violences physiques perpétrées par des personnes identifiées comme étant proches de Bamba Fall, maire de la Médina et soutien inconditionnel de Khalifa Sall. La réunion du bureau politique à la maison du Ps à Colobane était en prélude au référendum du 20 mars pour lequel Khalifa Sall et Aissata Tall Sall et une frange de socialistes ont appelé à voter NON. La relation de cause à effet s’établit comme une évidence pour certains. Le fossé s’agrandit malgré les assurances de bonne foi réitérées du maire de Dakar après cette chaude journée. ‘‘J’ai beaucoup souffert qu’on ait pensé que j’étais derrière ce qui s’est passé lors du Bureau politique du Parti socialiste. Personne ne peut cautionner ce qui s’est passé’’, s’était-il défendu.

Le temps ne lui laissera pas assez de répit pour amorcer un début de réconciliation puisque quinze jours plus tard, l’occasion s’est présentée une fois de plus de se démarquer des consignes de son secrétaire général. Pour le référendum du 20 mars dernier, les deux caciques socialistes ont tenu un discours antagonique. Khalifa Sall est resté fidèle à sa logique en appelant à voter ‘‘NON’’ aux quinze points de la réforme constitutionnelle proposée par Macky Sall ; tandis qu’Ousmane Tanor Dieng a appelé à voter ‘‘OUI’’. Ce dernier aura raison sur le secrétaire national chargé de la vie politique puisque le référendum a été approuvé par les Sénégalais.

Un succès de courte durée car dans le sillage de cette consultation, les élections au Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) ont donné l’occasion au maire de Dakar de reprendre la main. Avant-hier Khalifa Sall est sorti victorieux d’un épisode critique de l’adversité politique dont ses soutiens socialistes dénonçaient l’injustice. ‘‘Il s’agit d’un vaste complot d’un socialiste contre Khalifa Sall avec la bénédiction et la complicité de la direction du Ps’’, déclarait le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, en clôture de campagne, vendredi dernier. En cause, la désertion de Taxawu Dakar (la coalition victorieuse lors des élections locales de 2014) de dignitaires socialistes. Qu’à cela ne tienne, le maire de Dakar prend les mêmes et recommence avec ‘‘And Taxawu Dakar’’ qui malgré un score étriqué (517 voix contre 442 pour BBY) parvient à conserver un département de Dakar âprement disputé. La cohabitation déjà critique au sein du Ps risque de n’être pas des plus agréables au HCCT où Tanor va très probablement présider aux destinées de l’institution.
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