Pour venir à bout de la malnutrition et sensibiliser les populations sur les questions liées à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, des journées de mobilisation sociale ont eu lieu au village de Toumania. Initiées par le programme de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal Usaid/Yaajeende, en partenariat avec Crs/Caritas sous la tutelle de la cellule de lutte contre la malnutrition avec world vision et la région médicale, ces journées ont permis de mettre au profit des populations tout un paquet de services améliorés.
Cent soixante-cinq (165) cas de malnutrition dépistés, dont 2 cas de malnutrition aigüe modérée et 6 cas de diarrhée chez des enfants âgés de 0 à 5 ans. C’est le bilan des journées de mobilisation sociale qui se sont tenues au village de Toumania. Organisée par le programme de développement agricole et nutritionnel pour la sécurité alimentaire au Sénégal (Usaid/Yaajeende), en collaboration avec Catholique relief service (Crs/Caritas) et sous la supervision de la cellule de lutte contre la malnutrition (Clm) et vision mondiale, l’activité avait pour objectif la réduction de la malnutrition et du taux de diarrhée chez les enfants âgés de moins de 5 ans. Selon le superviseur nutrition à Usaid/Yaajeende, partant des «résultats de partage» présentés par Crs/Caritas sur l’état crucial de la malnutrition dans la zone de Fongolimbi notamment à Toumania, à la suite d’un travail qui a été effectué au mois de juin dernier, il a été décidé d’organiser ces journées. A en croire Mme Ndèye Coumba Sène Niang, le but de ces activités était d’inverser cette tendance au niveau de leurs zones d’intervention. «On a jugé nécessaire d’unir nos forces en organisant lesdites journées de mobilisation sociale pour éradiquer le fléau de la malnutrition dans la région», a-t-elle expliqué. C’est ainsi que les populations ont eu droit à un paquet de services allant dans le sens de la lutte contre la malnutrition. Lors de ces journées, il y a eu plusieurs activités parmi lesquelles des dépistages de diarrhée et de malnutrition, des tests au niveau des ménages pour l’iodation du sel, des formations sur la potabilisation de l’eau, sur l’hygiène et l’assainissement entre autres. A cela s’ajoutent des formations en fabrication de farine enrichie en vitamine A pour la récupération des enfants malnutris, en préparation de la marmelade à patate douce à chair orange, en fabrication de la confiture de mangues. Toujours dans le cadre de ces activités, il y a eu des jeux avec les élèves pour les sensibiliser sur les questions liées à l’eau, l’hygiène et l’assainissement. D’après les initiateurs de cette mobilisation, un bilan satisfaisant a été tiré de ces activités menées dans cette zone. D’ailleurs, ils projettent déjà d’autres activités du genre dans l’avenir. Se réjouissant du bilan de ces activités, Abdoul Aziz Ndiaye, chef de projet du programme de renforcement de la nutrition déroulé par Crs/Caritas dans la région de Kédougou, informe que «les communautés se sont félicitées et appropriées l’initiative». De même, M. Ndiaye s’est aussi félicité «de l’impact réel que l’activité a eu à leur niveau». «Les résultats ont été atteints à 99%», a-t-il estimé. Poursuivant ses explications, M. Ndiaye a laissé entendre que la mobilisation sociale a permis de dépister pour la malnutrition 165 enfants. Comparant ce résultat avec les données du Programme de renforcement de la malnutrition (Prm), il souligne qu’ils sont «à 80% des enfants dépistés dans le cadre de la malnutrition aigüe». «Ces mêmes enfants ont été dépistés pour identifier des cas de diarrhée car, cette maladie est un des déterminants de la malnutrition», a-t-il dit. Conscient que la synergie d’actions est nécessaire pour être plus efficace dans la lutte contre la malnutrition, le chef de projet du programme de renforcement de la nutrition de Crs/Caritas dans cette région, soutient que c’est ensemble qu’«on peut vaincre et atteindre les indicateurs». Dans la même veine, M. Aziz Ndiaye rappelle que les programmes pour la sécurité alimentaire «ont la même cible et interviennent dans les mêmes zones». C’est pourquoi, selon lui, «il urge de conjuguer davantage nos efforts pour répondre au besoin des populations». La malnutrition est un problème de santé publique et sa prise en charge nécessite une approche multisectorielle et multidimensionnelle. A cet effet, la mise en œuvre d’activités concertées pour l’atteinte de la sécurité alimentaire est une piste proposée par ces différentes organisations de lutte contre la malnutrition.
La synergie d’actions prônée
Malgré l’importance de cette activité et les moyens dégagés par l’Etat du Sénégal dans la prise en charge des préoccupations sanitaires des citoyens sénégalais, cette journée n’a pas été présidée par l’adjoint au sous-préfet de Fongolimbi. Ce dernier a brillé par son absence au grand dam des populations. Pourtant, à en croire Mme Niang de Usaid/YaaJeende, «l’autorité a été mise au courant et une correspondance lui a même été adressée» pour venir présider l’ouverture de cette activité qui est une première dans la zone. C’est finalement le premier adjoint au maire de Fongolimbi, Rahim Diallo qui a sauvé l’honneur en rehaussant de sa présence cette cérémonie. Il a saisi cette occasion pour revenir sur l’importance de la mobilisation sociale et réitérer l’engagement de la municipalité à accompagner la communauté dans l’amélioration de ses moyens de subsistance. Mais, aussi et surtout saluer la grandeur d’esprit et la synergie d’actions entre les partenaires Usaid/YaaJeende, Crs/Caritas et World vision. «Cette activité s’inscrit en droite ligne avec la politique du chef de l’Etat déclinée à travers le Pse», a-t-il déclaré. Et l’adjoint au maire de poursuivre : «La commune de Fongolimbi s’engage à poursuivre les actions entamées par les partenaires dans sa zone pour une meilleure prise en charge des préoccupations des communautés.» En outre, il a demandé à tous les partenaires, projets et programmes qui s’activent dans sa zone dans le cadre de la malnutrition et dans les autres secteurs à travailler de manière concertée pour éviter les doublons. Ceci, afin d’être plus efficace dans les interventions. Selon lui, ceci va permettre «un meilleur suivi des activités sur le terrain».