«C’est faire preuve de mauvaise foi que d’incriminer un gouvernement»
Leur contentieux est pendant devant la justice mais les deux camps du Cusems soldent leur compte dans la presse. Quand le Cusems dirigé par Abdoulaye Ndoye parle du blocage de leur compte au niveau de la Poste-finances par le gouvernement, c’est son adversaire Dame Ndoye qui le rectifie en soutenant que le gouvernement n’a rien à voir dans cette affaire.
Le contentieux entre le Cusems de Abdoulaye Ndoye et celui de Dame Mbodj est loin d’être réglé. Ce dernier, dans un communiqué, a tenu à apporter des précisions sur les raisons du blocage du compte du Cadre unitaire des syndicats du moyen et du secondaire (Cusems) depuis 2013. Selon Dame Ndoye, tout est parti du «congrès du 22 Septembre 2013» à l’issue duquel il y a eu deux entités du Cusems «qui se disputent la légalité et la légitimité du syndicat». «Devant cette situation conflictuelle, la Poste-Finances, structure bancaire abritant le compte de notre organisation syndicale avait par mesure conservatoire, bloqué ledit compte afin d’y voir plus clair. Et c’est le 17 mars 2014, que Poste-finances a ouvert le compte en faveur du camp de Mamadou Mbodj, sans aucune base légale», a-t-il expliqué. C’est ainsi d’après M. Mbodj, «après lui avoir servi une sommation interpellative», que son camp a assigné «Poste-finances devant le Juge des référés du Tribunal régional hors classe de Dakar, l’actuel Tribunal de grande Instance de Dakar, qui a entendu les deux parties avec la présence de leurs avocats ». «Statuant contradictoirement en référé sur bref délai et en premier ressort, le Tribunal a ordonné à Poste-finances, par le jugement N° 1468 rendu le 25 Mars 2015, de bloquer le Compte du Cusems N° 00817300101/55 ouvert dans ses livres, sous astreinte de cinq cent mille (500.000) francs Cfa d’amende par jour de retard à compter de la signification de la décision, avec exécution sur minute avant enregistrement. Tout en indiquant que seule la procédure de fond est en mesure de vider ce contentieux», a-t-il fait savoir dans son communiqué. Poursuivant ses explications, Dame Mbodj informe que «suite à cette décision du Juge des référés de première instance», ses «adversaires ont fait appel et ont été déboutés par la seconde instance». «C’est ainsi qu’ils engagèrent la procédure de fond devant le Tribunal de grande instance de Dakar à partir du mois de Juin 2015. L’affaire est toujours en cours et le prochain renvoi est fixé à la date du 27 septembre 2016», a-t-il précisé. Au regard du déroulement de cette affaire, le syndicaliste s’étonne que «Abdoulaye Ndoye accuse le gouvernement d’avoir bloqué le compte du Cusems». «En vérité, leur dessein inavoué est de semer la confusion dans l’esprit des Sénégalais en général et des militants du Cusems en particulier. C’est même faire preuve de mauvaise foi et de malhonnêteté intellectuelle que d’incriminer un quelconque gouvernement tout en sachant pertinemment qu’il n’en est rien et qu’aucune des autorités de tutelle n’était au courant de l’organisation d’un Congrès par le Cusems en 2013», a-t-il dénoncé. Pour le secrétaire général de cette tendance du Cusems, «le gouvernement du Sénégal n’est ni de près ni de loin mêlé à cette crise interne, pendante devant la justice depuis septembre 2013». A ses adversaires, M. Mbodj demande d’arrêter «l’amalgame et la démagogie, afin de s’atteler à la recherche d’arguments susceptibles d’appuyer leur position inconfortable, car seul le tribunal est habilité à vider ce contentieux ».
Abdoulaye Ndoye accuse le gouvernement d’user de «méthodes cavalières»
Dans le Populaire du mercredi dernier, Abdoulaye Ndoye se prononçant sur le blocage de leur compte au niveau de la Poste-finances dénonçait les «méthodes cavalières d’autorités qui sont arrivées au pouvoir en clamant les principes républicains». Dans l’édition de ce journal, il s’interrogeait en ces termes : «Comment comprendre que des démembrements d’un même Etat contestent notre statut de représentant légal de notre syndicat, consacré par le quitus n° 001890/Mint/Dgat/Dip du 17 mars 2014 délivré par un autre démembrement de l’Etat en l’occurrence le ministère de l’Intérieur qui a en charge la gestion des associations et des partis politiques sans que l’Etat ne réagisse». «Nous sommes en face d’un Etat qui ruse avec les principes républicains pour des raisons purement politiciennes, aux fins de neutraliser un syndicat dont le leadership, l’autonomie, mais aussi la combativité dérangent», avait-t-il dénoncé. Il faut préciser qu’après avoir reçu le communiqué du secrétaire général de l’autre camp, nous avons essayé d’avoir la réaction de Abdoulaye Ndoye. Mais ce dernier que nous avons joint par téléphone une première fois, nous a demandé de rappeler dans 30 minutes. Ce que nous avons fait, c’est ainsi qu’il a soutenu être très occupé pour s’entretenir au téléphone avec nous sur ce sujet. «Si vous pouvez venir à notre siège je pourrais répondre à vos questions», a-t-il lâché au bout du fil.