En gestation depuis quelques jours, le Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal a été lancé hier par plusieurs partis d’opposition, mouvements citoyens et personnalités indépendantes.
L’opposition sénégalaise s’organise. Fragmentée depuis l’avènement du Président Macky Sall à la magistrature suprême, elle a désormais décidé de se constituer en un seul bloc. Hier, elle a lancé une nouvelle coalition dénommée Front pour la défense du Sénégal/Mankoo Wattu Senegaal. Cette nouvelle trouvaille vient allonger la liste des coalitions créées par cette même opposition parmi lesquelles le Front patriotique pour la défense de la République et la coalition Gor ca wax ja. Mais à la différence de ces coalitions, le FDS/Mankoo Wattu Senegaal rassemble presque toutes les sensibilités de l’opposition.
Elle compte ainsi en son sein le Parti démocratique sénégalais (PDS), d’Abdoulaye Wade, le Rewmi d’Idrissa Seck, l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, le Grand parti (GP) de Malick Gackou, Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) d’Ousmane Sonko, ainsi que les autres partis membres du FPDR coordonné par Mamadou Diop Decroix, par ailleurs Secrétaire général de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS). La nouvelle coalition regroupe aussi d’autres mouvements citoyens, des syndicats et des personnalités indépendantes, selon les responsables.
En effet, si le leader charismatique de l’opposition Me Abdoulaye Wade a décidé de faire bloc avec les autres composantes de l’opposition dont Idrissa Seck, Malick Gackou, Abdoul Mbaye et autres, c’est pour lutter contre ce qu’ils considèrent tous comme ‘’une dictature à visage découvert qui s’installe dans notre pays, l’asservissement par l’Exécutif de tous les pouvoirs, notamment, le Législatif et le Judiciaire, les tentatives de division des Sénégalais, la gestion patrimoniale et familiale des richesses du pays et la corruption généralisée’’.
Ils espèrent ainsi, à travers cette lutte qu’ils veulent engager contre le régime, participer à l’approfondissement et à la consolidation de la démocratie sénégalaise et à la défense des valeurs. ‘’Soucieux d’établir les règles nécessaires à la crédibilité de toutes compétitions économique ou politique et d’en garantir le respect’’, ces leaders se disent conscients de la ‘’dégradation accélérée de la situation économique et sociale du pays et les graves menaces pesant sur son système démocratique’’.
En outre, ils se disent préoccupés par ‘’le pillage, au bénéfice de quelques personnes, des ressources publiques (pétrole, gaz, mine, foncier) mené à grande échelle et au grand jour, au sommet de l’Etat’’. C’est pourquoi ils ont décidé d’engager toutes leurs forces pour le ‘’respect des libertés publiques notamment le droit de manifester et d’égal accès aux médias du service public, le retour à un processus électoral crédible, fiable et consensuel, l’arrêt du pillage des ressources du pays, la fin immédiate de la persécution des lanceurs d’alerte et l’instauration de la transparence dans la gestion des affaires publiques’’.