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Tensions après la réélection du Président sortant : Coup de Ping de Ali, Gabon K.O ! - L’Assemblée nationale et le Sénat incendiés
Publié le vendredi 2 septembre 2016  |  Le Quotidien
Gabon
© Autre presse par DR
Gabon : affrontements à Libreville après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo.




Réélu sur le fil, Ali Bongo entame un second septennat à la tête du Gabon, qui a connu hier de violentes manifestations. Les contestations, qui ont escorté ces résultats, montrent l’effondrement de la suprématie de la dynastie Bongo qui règne dans ce pays depuis prés de 50 ans.

Dans un pays normal, une élection est un banal rendez-vous entre un Peuple et ceux aspirent à le diriger. En Afrique, par contre, c’est un jour de casse, un évènement extraordinaire qui tétanise les citoyens perdus dans ce maelström creusé par une élite politique avinée par le pouvoir. Le Gabon n’a pas dérogé à cette tradition africaine des scrutins contestés et au dénouement... sanglant. Réélu avec 49,80 % des suffrages-Jean Ping a obtenu 48,23%-Ali Bongo entame un second mandat de 7 ans. Il l’a décroché à la fin d’un long et interminable huis-clos de la Commission nationale électorale autonome et permanente (Cenap). Et le ministre de l’Intérieur a entériné le «choix» des Gabonais après plusieurs heures de conciliabules et d’empoignades. Le dénouement a été acté au prix d’un jeu de bonneteau électoral d’anthologie, dixit Vincent Hugueux de l’Express. Fief du clan Bongo, la province du Haut-Ogooué aurait ainsi voté à près de 95,46% pour l’enfant héritier de la République, avec un taux de participation de 99,93%. Ce résultat version soviétique a discrédité une Présidentielle dont la transparence n’a pas été validée par des observateurs internationaux. Même si les pays africains observent la situation sans se prononcer au nom de la non-immixtion dans les affaires intérieures d’un pays, la France a réagi à travers son ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué cité par L’Express, le Quai d’Orsay a réclamé, dans un communiqué diffusé en fin de journée, que «les résultats de tous les bureaux de vote soient publiés». Il a fait part de son «souci de transparence» et s’est dit préoccupé par «les conditions de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle«. Avec cette publication détaillée, «c’est la crédibilité du scrutin ainsi que la réputation internationale du Gabon qui sont en jeu», a affirmé le quai d’Orsay. «La contestation des résultats doit se faire selon les voies juridictionnelles. L’examen des recours devra être impartial et dédié à l’établissement incontestable de la sincérité du scrutin», a-t-il précisé à l’attention du candidat Jean Ping et de la commission électorale gabonaise. Le Parlement incendié L’ex-Président de la Commission de l’Union africaine (Ua) et ministre des Affaires étrangères de Omar Bongo, qui revendiquait déjà la victoire ce dimanche, rejette ces résultats. L’ancien baron du Pdg réclame la victoire ­­­­avec 57,3% contre 40,4% à Ali. Il dénonce la corruption de certains délégués de l’opposition siégeant à la Cenap. Ces arguments avancés sont un aphorisme répété à chaque scrutin dans plusieurs pays africains qui s’asseyent à la démocratie. Alors que les poutres de leur régime sont fixés sur des fondations autocratiques. Quelle tragédie ! Après la proclamation des résultats, la rue s’est enflammée pour contester la réélection de Bongo fils. Les manifestants ont brûlé l’Assemblée nationale et le Sénat à Libreville. Capitale économique du pays, Port-Gentil a connu aussi de violentes manifestations. Comme en 2009. Dans les rues des grandes villes gabonaises, certains manifestants hurlaient : «Qu’il quitte le pouvoir. Ce n’est pas une dynastie. Nous ne sommes pas dans un royaume.» C’est le glas de la suprématie du clan Bongo, qui dirige cet Etat d’Afrique centrale comme on régente un village au 19 éme siècle. Ces manifestations seraient le résultat d’un malaise généralisé qui s’est emparé de ce pays depuis plusieurs mois. Ce coup de Ping de Ali risque de mettre le Gabon Ko. Une nuit incertaine tombait sur Libreville.
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