Dakar (Sénégal) - L'organisation de la coopération islamique (OCI) nous a fait confiance dans le dossier centrafricain qui est « extrêmement sensible », a indiqué le Sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, récemment nommé envoyé spécial de cette organisation en Centrafrique.
« La Ummah islamique nous fait confiance dans un dossier extrêmement sensible. Mais tout le monde sait que depuis des mois, je me suis engagé en tant que panafricain et à titre tout à fait bénévole dans le règlement de la crise centrafricaine. Et je suis prêt à rester bénévole sur ce dossier. Comme je m'étais engagé dans le dossier malien depuis un an et demi sans répit, je suis prêt à continuer l'engagement sur celui centrafricain sans répit aussi », a dit M. Gadio, dans un entretien avec APA.
Ministre des Affaires étrangères du Sénégal de 2000 à 2009, Dr Gadio, journaliste de formation, dirige actuellement l'Institut panafricain de stratégies.
Il dit mesurer l'importance de cette mission et la confiance investie dans le Sénégal et en lui pour prendre en charge cette mission. Selon M. Gadio, cette mission ne lui serait pas confiée si elle n'avait pas l'aval des autorités au premier chef desquelles le Chef de l'Etat Macky Sall et le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.
« Maintenant il est question d'aller rejoindre tous ceux qui sont sur le terrain, qui ont fait beaucoup d'efforts, beaucoup de sacrifices, beaucoup d'engagements pour aider la Centrafrique à résoudre ses problèmes. Et sous ce rapport, je crois que j'ai du travail, mais à côté de ceux qui étaient déjà là. Et je n'y vais pas sous le rapport d'un musulman qui intervient dans une crise où il y a des musulmans qui ont des problèmes. Non! J'y vais parce que je suis panafricain, parce que le peuple centrafricain est indivisible dans ses difficultés, dans ses problèmes », a-t-il fait remarquer.
Pour Cheikh Tidiane Gadio, sa mission est d'apporter le concours de la Ummah islamique dans la résolution de la crise.
« Un concours très simple: Le dialogue politique pour la réconciliation nationale, mais avant tout la cessation des hostilités, des tueries pour qu'on puisse engager le dialogue politique, l'assistance humanitaire et la reconstruction économique de la Centrafrique », a précisé Dr Gadio.
« J'ai également reçu un député centrafricain à Dakar. J'ai parlé à beaucoup d'amis de la classe politique centrafricaine bien avant cette nomination. Je me suis même permis d'appeler au téléphone la présidente de transition (Cathérine Samba Panza), parce que je m'honorais qu'une femme soit désignée pour diriger la transition. J'ai discuté avec elle des scenari de sortie de crise qu'elle avait approuvée. Donc comme on dit j'étais resté saisi du dossier moi-même avant que l'OCI ne m'investisse de sa confiance », a-t-il conclu.