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Vol: Comment l’ado de 15 ans et ses amis ont dilapidé les 40 millions du père
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  Enquête Plus
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Le tribunal de Grande instance de Dakar s’est penché hier sur l’affaire du célèbre richissime homme d’affaires Tahirou Seydou Sarr, victime d’un vol de près de 40 millions de francs CFA de la part de son fils.

A 15 ans et demi, M. Sarr brasse déjà d’importantes sommes d’argent grâce à la générosité d’un père qui lui en donne plein les poches. Mais ce n’était pas assez suffisant pour l’adolescent habitué à faire la belle vie avec ses amis. Lesquels l’ont poussé, selon ses dires, à voler la somme de 39 750 000 F CFA à son père. Avec l’argent, M. Sarr et ses amis ont pris une suite au King Fahd Palace. Celle-ci s’est révélée étroite pour la bande de copains qui est allée loger au Radisson pour deux nuitées à 700 000 F CFA. D’une grande prodigalité, le jeune Sarr a offert deux téléphones portables haut de gamme (un IPhone 6 et galaxie S7) à ses amis. Il a aussi payé à Ousmane Paye et Abdoulaye Diop des motos de plage d’une valeur de 2 150 000 F CFA. Pour boucler la boucle, M. Sarr et ses amis ont loué une Porsche et une Renault à 180 000 F CFA, pour rallier Saly. Sur le chemin du retour, ils ont eu un accident. M. Sarr s’est retrouvé avec une fracture, tandis que l’un de ses amis est resté dans le coma. C’était le 21 août dernier.

La veille, le père qui s’apprêtait à se rendre à Dubaï, dans le cadre de ses activités professionnelles, s’est rendu compte de la disparition de l’argent. Tahirou Seydou Sarr a aussitôt porté plainte. Le commerçant a expliqué aux gendarmes que les 39 750 000 F CFA (13 Euros, 17 800 dollars et 21 millions F CFA) étaient destinés à assurer les frais de son voyage et l'achat de marchandises. L’argent retiré à la banque avait été rangé dans une valise, puis gardée dans son appartement privé, au deuxième étage. Lorsque les éléments de la Section de recherches de la gendarmerie se sont rendus sur les lieux, ils ont constaté que l'accès à l'appartement visité était quasi-impossible du dehors, compte tenu de la hauteur de l'immeuble, des grilles de sécurité et du vigile à la porte d'entrée. Peu de temps après, le jeune M. Sarr, encore traumatisé par l’accident qu’il venait de subir, est passé aux aveux. Il a accusé ses amis de l’avoir incité à dérober l’argent.

Hier, il a réitéré ses aveux à la barre. Ousmane Faye et Abdoulaye Diop, dit-il, ont été les premiers à lui conseiller de voler. Un jour, en aidant son papa à remonter des valises dans son appartement, il en a profité pour récupérer l’une d’elles qui contenait de l'argent. Ensuite, les vols se sont multipliés. Un million, puis 7 millions. Toutefois, les allégations du jeune Sarr ont été contestées par les autres prévenus. Etudiant en Première année, El Hadji Sidy Niass Cissé, 22 ans, a soutenu que Mohamed lui a fait croire que ses cousins Amar et Beydi, en vacances au Sénégal, lui ont remis la somme de 10 millions F CFA.

Lorsqu’il a appris le vol, il lui a envoyé un message en lui demandant d'arrêter. ‘’Il m'a juré de ne plus le faire et il m'a proposé la somme d’un million de F Cfa que j'ai refusé’’, s’est défendu le prévenu. Les coprévenus ont aussi tenté de tirer la couverture sur eux. Soit, ils ont laissé entendre qu’ils ignoraient l’origine illicite de l’argent, soit ils ont minoré les cadeaux et sommes d’argent reçus.

Pour Me Abdourahmane So, les prévenus savaient bel et bien que M. Sarr avait volé l’argent. Néanmoins, il a réclamé le franc symbolique. Le parquet a abondé dans le même sens et a requis un an ferme contre Fodé Sarr, le chauffeur, et 3 mois ferme contre les amis de M. Sarr. Pour Me Abdou Dialy Kane, il n’y a que deux seuls coupables dans ce dossier. D’abord, dit-il : ‘’Le père qui a mal éduqué son enfant.’’ Car, ‘’il n'est pas étonnant qu’un enfant de 16 ans vole une telle somme si, à bas âge, son père lui offrait des sommes de 500 000 à 1 million. Il est éduqué dans le luxe’’. Le deuxième coupable, conclut Me Kane, ‘’c'est la société, car on a une génération de Facebook, twiter, whatsApp, entre autres’’. Il a sollicité l’application bienveillante de la loi. Son confrère Me Bocar Arfang Ndao a plaidé la relaxe de Mbaye Sarr qui, a-t-il argué, ‘’n'est qu’une victime dans ce dossier, car il n'a pas participé au vol et ne s’est pas rendu à Mbour. Qu’il a juste bénéficié d’un portable offert par M. Sarr’’.

Délibéré le 2 septembre prochain.
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