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© Autre presse par DR
Le président de la République veut un encadrement plus strict de la coupe de bois |
Des exploitants gambiens ont enlevé hier, matin, lundi, 29 août, trois agents des services des eaux et forêts en poste dans les collectivités du nord de la région de Sédhiou. Même si officiellement l’on ignore les mobiles de ce kidnapping, mais des indiscrétions font état de la présence «gênante» des bérets verts près de leurs dépôts de bois.
Selon le témoignage d’un rescapé, les coupeurs de bois en arme blanche opéraient bien en territoire sénégalais d’où leur courroux à voir les hommes en uniforme. L’extrême nord de la région de Sédhiou, dans le Kabada et le Dator, est sujet à une exploitation abusive du couvert végétal. L’ampleur est grande et inquiète les amis de la nature.
Les trois agents des eaux et forêts dont deux en service à N’diamacouta et un à Bogal, étaient partis, hier, lundi, matin, en zone frontalière pour une intervention, suite à des renseignements faisant état de la présence d’exploitants de bois dans la zone de Dator et de Saré Alpha Mamady dans le Kabada. Une fois sur les lieux, les bérets verts sont interpellés par les exploitants venus du village de Saré Mamoudou, en Gambie. Au moyen des armes blanches dont ils étaient en possession, ils ont contraint les forestiers à les suivre jusque dans leur village d’origine, aidés en cela, dit-on, par les populations locales appelées à s’opposer à la présence des hommes en uniforme.
Un des compagnons de fortune rescapés de ce kidnapping a expliqué que ces exploitants contrôlent de grands dépôts de bois destinés à l’exportation via le port de Banjul. Informé de l’enlèvement de leurs agents, le commandement du secteur forestier a fait mouvement vers les lieux, en collaboration avec l’administration territoriale pour la libération immédiate de ces forestiers. Jusqu’en fin d’après-midi d’hier lundi, les otages n’étaient pas encore relâchés.
A rappeler que dans cette zone de l’extrême nord de Sédhiou, les coupes de bois sont devenues l’activité de rente de catégories d’individus sur fond de complicité des populations locales. Ici, les forêts reculent à grands pas et l’ampleur du péril ne fait plus de doute et installe le désespoir chez les amis de la nature. N’est-ce pas ce qui a motivé l’Etat du Sénégal à détacher une unité mobile dans la zone, mais ce kidnapping vient comme pour contrarier à nouveau cette propension à sauver les derniers massifs de forêts encore debout dans le Kabada.
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