La brigade de la gendarmerie de Dakar-ville a mis fin depuis jeudi dernier aux activités de M. Camara, spécialisé dans la contrefaçon de produits alimentaires. Le présumé faussaire a été déféré au parquet hier, pour faux, usage de faux et fraude à la qualité substantielle.
Etabli aux HLM Grand Yoff, M. Camara est un DG d’une usine spécialisée depuis 15 ans dans la confection de produits alimentaires (vinaigre, arôme et moutarde). Mais depuis jeudi dernier, les gendarmes de la brigade de Dakar Ville ont porté un coup de frein à ses activités. En effet, selon nos sources, M. Camara faisait plutôt dans la contrefaçon. Les hommes de l’Adjudant Adama Faye, ayant eu écho qu’il fabriquait de faux produits alimentaires impropres à la consommation, ont décidé de faire une descente à son domicile qui lui sert également d’usine.
Sur place, des autorisations de production lui ont été demandées. M. Camara en a fourni quatre alors que dans les normes, les pandores s’attendaient à 3. Il s’y ajoute que 2 des 4 documents présentés ne lui appartiennent pas. Ce qui l’a rendu davantage suspect aux yeux des gendarmes qui ont décidé de perquisitionner les lieux. La visite a démarré par le magasin de fabrication du vinaigre. Sur place, les hommes en tenue ont découvert 82 caisses contenant chacune 6 bouteilles soit 492 bouteilles, 293 autres bouteilles vides, un fût de 200 litres Poursuivant leur perquisition, les gendarmes ont fouillé le magasin de confection de la moutarde. Il y avait 11 fûts de 200 litres soit un total de 2 200 litres, 2 autres de 150L (300L), 299 bouteilles vides, 3 machines de production, 8 sacs de bouteilles vides, 12 sacs de sel.
Dans les pièces consacrées au stockage du vinaigre, les gendarmes y ont trouvé 38 cartons contenant chacun 6 bouteilles grand modèle, soit 208 bouteilles au total. 34 autres cartons de bouteilles en petit modèle. Un total de 1 080 bouteilles ont été retrouvées de même que 54 paquets d’arôme d’une quantité totale de 1 350 bouteilles. Au magasin contenant la moutarde, il y avait 156 caisses de 12 L soit un total de 1 896 L, un carton de 6 pots, 34 sacs de sel, 15 bidons vides d’alcool.
‘’J’ai repris mes activités après la tabaski 2015’’
Suite à cette perquisition, M. Camara a été conduit dans les locaux de la gendarmerie de Dakar ville pour les besoins d’enquête. Lors de son audition, il n’a pas été bavard. Il a fallu l’insistance des gendarmes pour qu’il s’explique sur la quantité de produits contrefaits saisis. Mais d’emblée, il a tenté de limiter sa responsabilité pénale en laissant entendre qu’il avait repris ses activités de contrefaçon après la Tabaski 2015. ‘’De 2002 à 2003, j’étais dans la fabrication de vinaigre, moutarde et arôme, mais j’avais tout laissé. J’ai repris mes activités après la tabaski 2015’’, a-t-il dit aux enquêteurs.
Une allégation contraire aux renseignements détenus par les pandores. Il s’avère que M. Camara est dans la contrefaçon depuis 2001. Selon toujours des sources proches de l’enquête, ses affaires marchent bien dans la mesure où il emploie plusieurs personnes et dispose de plus d’une dizaine de véhicules destinés à la livraison. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir acheté une maison aux HLM Grand Yoff qui lui sert en même temps d’habitation et d’usine.
En ce qui concerne les produits alimentaires saisis, un échantillon a été envoyé à l’Institut des technologies alimentaires (ITA) pour vérification.
Âgé de 55 ans, marié et père de plusieurs enfants, M. Camara a été remis entre les mains du Procureur pour les délits de faux, usage de faux, fraude à la qualité substantielle.