Les responsables de la collectivité mandingue de Mbour (ouest) ont déclaré, dimanche, se conformer à la décision des autorités interdisant la sortie du kankourang sur toute l’étendue du département de Mbour, a constaté l’APS.
Le préfet Saer Ndao a produit un arrêté préfectoral n°16-322 du vendredi 26 septembre 2016, portant interdiction de sortie du kankourang sur toute l’étendue du territoire du département de Mbour.
"A compter du dimanche 28 septembre et ce jusqu’à nouvel ordre, la sortie du kankourang et toutes les manifestations y afférentes sont formellement interdites sur la voie publiques, tous les lieux et espaces publics du département de Mbour pour menaces sérieuses de l’ordre public", lit-on dans l’arrêté.
Le chef de l’exécutif département poursuit que "toute infraction au présent arrêté sera punie des peines prévues par le code pénal et la loi n°78-02 du 09 janvier 1978 relative aux réunions".
"Nous ne sommes pas contents, parce que nous n’avons pas du tout compris pourquoi une majorité comme la collectivité mandingue, composée de plus de 500 mille hommes et femmes peut-elle être sanctionnée pour le simple plaisir d’un individu qui s’est constitué en dissident et qui a voulu nous narguer", a déploré le secrétaire général de la collectivité mandingue de Mbour, Cheikhou Dabo, lors d’un point de presse.
"En tant que collectivité organisée et disciplinée, nous nous sommes conformés aux dispositions de cet arrêté pour ne pas faire du diambadong (la danse des feuilles chez les mandingues). Nous n’avons pas voulu porter de brassards rouges, parce que nos relations avec le président Macky Sall et son directeur de cabinet sont excellentes. Mais ce qui nous étonne c’est qu’on nous oppose une interdiction de sortie de kankourang alors que nos autorités nous laissent dans la galère", a-t-il dit.
"La collectivité mandingue de Mbour, pour la première fois dans l’histoire de la commune de Mbour, s’est vue refuser l’autorisation de sortie de kankourang. Ce qui est inédit", a relevé M. Dabo.
Cheikh Dabo a toutefois souligné que "les motivations qui ont amené l’autorité à prendre une telle décision relèvent de son pouvoir discrétionnaire, même si nous sommes en droit de dire notre opinion là-dessus".
"Prononcer comme à la mort d’une activité consacrée par l’UNESCO +patrimoine mondial immatériel et oral+, c’est regrettable. Il est temps que nos autorités nous confortent dans nos droits et se conforment à la décision de l’UNESCO, parce que nous sommes les seuls à sauvegarder le kankourang", a lancé Cheikhou Dabo.
De son côté, Ibrahima Cissé, considéré comme dissident par la collectivité mandingue, appelant à la paix et à la sérénité a, par la voix de son porte parole Vieux Cissé, indiqué qu’il respecte la décision préfectorale et a décidé de ne pas sortir le kankourang cette année.