Le directeur général de la Société nationale d’habitations à Loyer modéré (SN-HLM), Mamadou Kassé a plaidé, jeudi à Dakar, l’accompagnement de l’Etat pour rendre davantage accessible l’acquisition du logement social.
"Dans le secteur social, le logement est directement ou indirectement subventionné et, si on prend seulement les critères du marché, le logement ne peut pas être accessible" s’est-il désolé en répondant aux questions des journalistes de l’APS où il était l’invité de la rédaction.
Selon lui, "au prix actuel des matériaux, du foncier et au rythme où va l’aménagement, ainsi qu’avec tous les enjeux que cela comporte il est difficile de réaliser des logements sociaux".
"Il faut que l’Etat nous accompagne, soit dans la fiscalité, soit dans le financement ou dans le foncier et c’est ce que j’appelle les +3F+, parce que le logement social c’est d’abord une fiscalité adaptée, un financement approprié et un foncier assaini" a-t-il souligné.
D’après lui, il faut faire de sorte que l’acquisition de terrains ne soit sujette à des problèmes avec les villageois qui ne vous laissent pas le temps de poser une brique. Un tel scénario fait "perdre du temps, de l’énergie et de l’argent et il sera quasiment difficile de faire moins cher", a dit M. Kassé.
De même, il a indiqué que "le financement adapté s’étale sur un temps assez long avec des intérêts plus bas que ceux qui sont pratiqués en ce moment sur le marché".
"Et pour ça, les banques quelque fois font face à des contraintes, parce qu’attendant elles-mêmes la mise à disposition par la Banque centrale de ressources longues" a-t-il précisé, soulignant qu’à ce propos, "le conseil présidentiel sur le financement du logement vient à son heure".
D’après lui, "le conseil permettra au président de la République d’user de tout son pouvoir pour amener la Banque centrale à mettre à la disposition des banques commerciales des ressources assez longues qui vont permettre de prendre des prêts de longues durées à des taux acceptables".
Parce que, a-t-il encore dit, "nous ne pouvons pas nous permettre de donner à un client la possibilité d’acheter sur 10 ans quand nous, nous empruntons sur 5 ans à des taux catastrophiques, déjà que nous sommes soumis à la concurrence et sommes victimes du désengagement de l’Etat".