L’audition de l’inspecteur principal des impôts et domaines, Ousmane Sonko prévue hier, mercredi 24 août, a été reportée à une date ultérieure. L’interprétation des textes portant statut de la fonction publique est à l’origine de ce report.
La montagne a accouché d’une souris. L’audition tant entendue de l’inspecteur des impôts et domaines, Ousmane Sonko et leader du parti : Patriote du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Fastef), initialement prévue hier, mercredi 24 août, n’a finalement pas eu lieu. L’audience du conseil de discipline de la fonction publique programmée dans les locaux de l’annexe de la direction de la fonction publique, sise au Pont E, a été reportée sine die.
À la sortie des locaux de l’annexe de la direction de la fonction, où il y avait un important dispositif sécuritaire de la police nationale, les avocats de l’inspecteur principal des impôts et domaines, Ousmane Sonko, ont évoqué un problème d’interprétation des textes relative au nombre d’avocats devant assister le mis en cause lors de cette audition entre les deux parties. En effet, l’inspecteur principal des impôts et domaines qui s’était présenté à cette convocation du conseil de discipline avec cinq avocats, a vu certains de ses conseillers éconduits de la salle où devait se tenir cette audition très médiatique, sous la houlette du directeur de la fonction publique qui faisait office de président dudit conseil.
Selon Me Bamba Cissé, le directeur de la fonction publique, évoquant les textes portant statut de la fonction publique, a signifié au leader de Pastef qu’il ne pouvait pas être assisté par plus d’un avocat à cette audition. Une décision que lui et ses autres collègues dont Mes Demba Ciré Bathily, Abdourahmane Sow Lénine, Amadou Sow, Abdalah Dieng ne pouvaient accepter. Car selon lui, le président du conseil de discipline, en prenant cette décision, s’est limité à interpréter la lettre de cette loi, dont il a fait référence, en ignorant son esprit.
En effet, pour lui, il n’y a pas de différence entre un avocat et un pool d’avocats en droit. Mieux, il explique, «quand les textes parlent de défense de son choix, c’est juste pour distinguer le défenseur commis d’office du défenseur choisi par la personne». Selon lui, c’est devant la détermination du directeur de la fonction publique à faire respecter scrupuleusement sa compréhension de cette loi que le leader de Pastef a finalement, après concertation avec ses conseillers mais des autres leaders d’opposition, décidé de plier bagage. Parce que refusant de ne pas de se faire auditionner sans la présence de ses avocats.
Plusieurs leaders de partis d’opposition ont effectué le déplacement pour apporter leur soutien au leader de Pastef. Il s’agit notamment d’Oumar Sarr, Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), Malick Gakou, président du Grand parti, Mamadou Diop decroix, leader d’Aj/Pads, Ousmane Ndoye de Bes dina niew, pour ne citer que ceux-là.
ME BAMBA CISSÉ À LA SORTIE DE L’AUDITION AVORTÉE D’OUSMANE SONKO : «C’EST LA PREMIERE FOIS QUE NOUS ASSISTONS A UNE TELLE SITUATION»
«C’est tous les avocats qui sont interpellés, parce que c’est une certaine jurisprudence qu’on veut instituer tendant à dire que désormais, quelqu’un qui est attrait en justice ou dans le cadre d’une commission de discipline n’a droit qu’à un seul avocat. En Europe vous y allez, vous voyez des cabinets où il y’a deux cent à trois cent avocats et, treize mille avocats en Chine. Un seul avocat ne pourrait pas venir du fait du nombre important d’avocats qui y sont. Nous ne voulons pas entrer dans un débat d’interprétation des textes.
Mais, quand les textes parlent de défense de son choix, c’est juste pour distinguer le défenseur commis d’office du défenseur choisi par la personne. Il n’existe dans aucun pays au monde où on restreint le nombre d’avocats. C’est la première fois que nous assistons à une telle situation. Et, nous avons donc décidé, à partir de ce moment déterminé, de ne pas participer à cette audition. Monsieur Sonko et ses avocats, ont décidé effectivement de partir et de laisser le conseil éventuellement se poursuivre. Mais que ceux-là (membres du conseil) puissent prendre leur responsabilité».