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Lutte contre les "perdiems" dans la presse: Les acteurs plaident pour la sensibilisation et la dénonciation
Publié le vendredi 26 aout 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DR
Le CORED se penche sur les perdiems dans la presse
Dakar, le 24 août 2016 - Le Conseil pour l`observation des règles d`éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a tenu un "Cas d`école" sur le thème: "les perdiems et/ou frais de transport: corruption institutionnalisée dans la presse".




Dans le cadre de ses activités, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias ( CORED) a initié une réflexion sur «Le cas d’école» intitulé «Perdiem ou remboursement de frais de transport : Corruption institutionnalisée dans la presse ? ». Une rencontre animée par le journaliste, membre du CNRA Jean Meissa Diop et le sociologue, enseignant à l’UGB, Patrice Corréa et au cours de laquelle, les intervenants ont tous plaidé pour la nécessité de sensibiliser la jeune génération, et de dénoncer les institutions qui s’adonnent à cette pratique.

Au cours des débats sur «Le cas d’Ecole» du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) : «perdiems ou remboursement des frais de transport : corruption institutionnalisée dans la presse ?», les professionnels ont tous dénoncé une «pratique qui enlève au journaliste toute sa dignité et compromet sa neutralité et son objectivité dans le traitement de l’information». Pour Jean Meissa Diop, l’un des animateurs du panel, «le fait d’accepter cet argent peut être en conflit avec l’indépendance éditoriale du journaliste ». L’ancien directeur de publication, a mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser sur le risque de voir celui qui donne l’argent avoir une ascendance sur le journaliste. En effet, pour lui « accepter l’argent, c’est refuser un traitement libre et équidistant de l’information ».

Pour Cheikh Tidiane Fall, du tribunal des pairs du Cored, le mot perdiem est impropre, c’est plutôt une forme de maquillage d’une forme de corruption. Car, dit-il, « les organisateurs des manifestations qui remettent de l’argent aux journalistes se disent que ces derniers vont traiter l’information avec une certaine bienveillance. Ils se disent également, s’ils ne donnent pas de l’argent ils courent le risque que l’élément ne soit pas diffusé ou publié ou encore faire l’objet d’un traitement très négatif».

Et l’ancien rédacteur en chef du Soleil, d’ajouter que «c’est une pratique extrêmement grave et le plus désolant, c’est que ceux qui donnent cet argent, traitent avec mépris les journalistes». C’est pourquoi, il pense que c’est d’abord une question de dignité individuelle et le prétexte de la précarité ne saurait légitimer une telle pratique. L’ancienne secrétaire générale du SYNPICS, Mmr Diatou Cissé Badiane pense, pour sa part, « qu’au-delà de la précarité, le refus de la corruption relève de la qualité intrinsèque de chacun ». Toutefois, elle reconnait qu’un travail est à faire pour combattre ce fléau.

En assurant d’abord aux journalistes des conditions minimales qui peuvent leur permettre de se mettre à l’abri de cette forme de corruption. Et cela passe par une convention collective qui est proche de ce qui est pratiquée à la RTS. D’ailleurs, elle rappelle que des négociations étaient déjà lancées sur cette nouvelle convention plus ambitieuse et plus juste, « mais depuis lors, elles semblent s’enliser du fait de la mauvaise volonté des entrepreneurs de presse ». Pour combattre ce fléau, elle préconise de descendre dans les rédactions avec le CORED, le Tribunal des pairs afin de parler aux directeurs de publication et aux rédacteurs en chef, pour sensibiliser ces derniers de l’impérieuse nécessité à assurer des conditions décentes aux jeunes reporters.

Le doyen Kader Diop, coordonnateur du Tribunal des pairs du Cored, quant à lui, pense qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais ce qui est d’abord primordial c’est le devoir de résistance propre à chaque journaliste. « Quand on est journaliste, on passe toute sa vie à résister à des tentations ». Sous cet angle, il balaie d’un revers de la main l’argument de la précarité, car dit-il «c’est un problème de personne. Quand on veut être prostitué, on est prostitué jusqu’au bout». Prenant la parole, Mame Less Camara a plaidé pour une systématisation de la publication de la liste de toutes les institutions qui donnent des « perdiems» aux journalistes. Citant Karl Marx, il dit qu’il faut «rendre la honte plus honteuse, en la livrant à la publicité».
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