Sans salaires ni indemnités depuis 5 mois, les ex-travailleurs de la compagnie Sénégal Airlines ont tenu hier une Assemblée générale pour statuer sur leur avenir. Ils réclament leurs dus et n’écartent pas d’entamer une grève de la faim, si rien n’est fait.
Les 163 ex-travailleurs de la compagnie Sénégal Airlines sont dans le désarroi. Depuis la dissolution de la structure, le 02 avril 2016, ils courent derrière leurs droits. Hier en Assemblée générale, ils ont révélé qu’ils sont sans salaires depuis 5 mois, alors qu’ils sont toujours sous contrat. Aujourd’hui, ils réclament leurs droits. ‘’C’est le code du travail qui l’indique, si vous liquidez une compagnie vous indemnisez le personnel’’, indique Moustapha Diakhaté, coordonnateur du collège des délégués de Sénégal Airlines. ‘’Bien que l’entreprise soit dissoute, l’Etat a retiré les concessions de droit de trafic et n’a pas renouvelé le permis d’exploitation aérienne faisant que la compagnie ne peut plus continuer ses activités. Ce qui fait que la liquidation a été décidée, mais n’a pas été entérinée, puisque le personnel est toujours sous contrat sans salaires et couverture médicale’’, souligne-t-il.
De ce fait, Moustapha Diakhaté juge la situation dans laquelle ils vivent dramatique et intenable. Car, dit-il, des charges pèsent sur les chefs de famille dont la plupart sont disloquées. Dans leur plan d’actions, ils prévoient ainsi d’organiser un sit-in cette semaine devant les locaux du ministère de tutelle. Avant cela, les ex-travailleurs comptent lui adresser un courrier, ainsi qu’au Premier ministre. Ces ex-agents réclament d’eux un plan d’actions vigoureux, car ils considèrent que les conditions sont réunies pour indemniser le personnel. Mais si rien n’est fait, ils comptent, le 04 septembre prochain, jour des élections du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), entamer une grève de la faim.
‘’L’Etat doit réagir’’
D’ailleurs, Moustapha Diakhaté renseigne que le collège des délégués a déjà fait des propositions au ministre. ‘’Nous avons fait des propositions parce qu’il y a de l’argent disponible et qui appartient à Sénégal Airlines pour soulager le personnel. Par exemple l’argent qui servait à la location de droits de trafic peut être utilisé. Il y a aussi les créances. Donc, l’Etat doit réagir. Même si la totalité de cet argent ne peut pas payer l’indemnisation globale, elle peut régler une partie’’. Le coordonnateur déclare attendre la réponse du ministre Maïmouna Ndoye Seck, d’autant qu’il y a une situation aggravante : ‘’Les agents sont sous contrat, ce qui ne leur permet pas d’aller ailleurs’’, révèle le coordonnateur. Qui ajoute : ‘’Ils veulent nous pousser à démissionner, à renoncer à nos droits et arriérés de salaires.’’