Au terme de 5 mois de tour du Sénégal, Dieuwrigne et ses amis se sont posés au centre culturel Blaise Senghor pour faire le bilan du Dalal slam tour. Entre tours de poésies et chants magiques, Dieuwrigne, initiateur du Dalal slam tour, est une icône dans son style qui fait son petit bonhomme de chemin dans ce pays. En wolof, il jongle avec les mots laissant à la fin de ses spectacles un public enchanté.
Il porte son éternel «Tingadè» (chapeau traditionnel). Drapé de son patchwork, il est dans la peau de Ndiaga Samba, un paysan terrassé par les affres de la vie et qui se lamente. Les imperfections d’un système, la société en déperdition, les dirigeants corrompus ont fini par l’excéder. Sortant de sa réserve, il livre à son public des mots gonflés d’état d’âme. Il combine l’amour des mots et l’audace sur scène. Au centre culturel Blaise Senghor, l’icône du slam sénégalais a encore fait parler de lui. Cinq minutes après le spectacle, le public continuait à commenter sa prestation. «Tellement ses mots sont bien choisis», commentaient des voix derrière nous. Il a commencé à faire du slam avec Matador. Formé à bonne école, Dieuwrigne (guide) maîtrise parfaitement son art. L’art oratoire, la poésie urbaine, c’est son dada. Il y excelle. Invité sur plusieurs plateaux radios et télé, Dieuwrigne a montré son amour du slam. A l’opposé de Minus ou Birom Ceptik (qui slament la plupart du temps en français), Dieuwrine lui ne «slame» qu’en wolof. Et vis-à-vis de ses compères qui séduisent aussi bien avec du français que l’anglais lui ne développe aucun complexe. En bon fils de griot, il espère ainsi toucher un large public. Nicolas, maître de cérémonie de la soirée de clôture du Dalal slam tour, reconnaît que son talent n’a rien à envier aux autres. Bien au contraire, là ou Dieuwrigne passe, il laisse des traces. Le public toujours en liesse applaudit ses rimes riches. Il est le maître incontestable des scènes de Dalal slam. La soirée de clôture du Dalal slam tour 2016 était une réussite.
Le Dalal slam ?
Du nom de l’émission qu’il animait, tous les dimanches, sur la 103.90 (Convergence Fm), le Dalal slam est un concept que Dieuwrigne a initié. Né d’un désir de réunir la famille des slameurs sénégalais, Dieuwrigne a fait du Dalal slam un réseau de rencontre de jeunes talents, d’écrivains, d’étudiants, d’ouvriers, bref de personnes de tout âge, amoureux de la poésie urbaine, du verbe. Regroupant aussi, différentes catégories socioprofessionnelles, le Dalal slam tour s’est greffé au Dalal slam initial. Imbu de sa mission fédératrice, Dieuwrigne l’a mis en place depuis 4 ans maintenant. Faisant le tour du Sénégal à la recherche de nouveaux talents, il s’est investi à Ngor, Guédiawaye, Rufisque, Bargny, Thiés, Mbour, Saly… qui ont accueilli la caravane de Dalal slam tour. A côté des spectacles et performances, une série d’ateliers et de débats sur la poésie urbaine ont été organisés. Entre écriture de textes, techniques de prise de parole, déclamation en public, les jeunes ont pu améliorer leur expression orale et écrite. Mais, le Dalal slam tour offre surtout aux jeunes un cadre d’expression libre. Moyen d’expression, d’évasion, le slam reste pour Dieuwrigne le moyen idéal de s’ériger contre les maux de la société. Partageant son expérience avec les plus jeunes, Ndiaga va à la rencontre de ces talents éparpillés au Sénégal. La soirée de clôture du Dalal slam tour 2016 a permis d’en découvrir certains : Muwosa le poète contemporain plonge le public dans ses rêveries, alors Kaw Dieng venant de Dagana nous promène jusqu’au désert…