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Faute de notification autorisant les perquisitions:Les avocats de Habré comptent porter plainte contre X
Publié le dimanche 9 mars 2014   |  Enquête Plus


Hissène
© Autre presse par DR
Hissène Habré


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L'un des avocats de Hissein Habré, Me El Hadji Diouf, s'est prononcé hier sur les perquisitions des deux demeures de son client. Lors d'une conférence de presse, il a annoncé une plainte contre X, en soulignant que la procédure est irrégulière.



48 heures après les perquisitions opérées dans les deux résidences de l'ancien président tchadien, son avocat Me El Hadji Diouf s'est adressé hier à la presse, pour dénoncer ''l'acharnement contre son client''. ''Les policiers n'avaient pas une ordonnance'' qui autorise la perquisition dans les demeures de Habré, a dénoncé l'avocat qui a annoncé une plainte. ''Ils nous (avocats de Habré) ont empêché de nous présenter, parce qu'ils n’avaient pas de mandat. Hier, j'ai demandé à Habré qui me l'a dit. Quand il leur a demandé une notification qui autorise la perquisition, ils lui ont dit qu'il n'y en a pas. À la limite, ils lui ont dit : allez vous faire foutre'', a fustigé l'avocat.

Le conseil s'est également prononcé sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées les perquisitions pour le prévenu et les membres de sa famille. Son client, a-t-il dit, a été privé de nourriture, de 7h du matin à 19h, malgré son âge. ''Ils l'ont empêché de manger, de boire et de prier. Ils ont empêché les enfants Habré d'entrer dans leur maison, les bonnes de bouger. Ils n'ont pas permis à la dame de Habré d’assister à la perquisition. Nous allons porter plainte contre X, contre des bandits qui se sont infiltrés dans les maisons de Habré et ont commis des actes de violence sur son avocat'', a-t-il annoncé.

''Ils ont volé de l'or''

Dans la même veine, il s'est répandu en accusations : ''Je ne sais pas s'il y avait des policiers dans les maisons de Habré, parce qu'il y avait cependant des voleurs. Il y avait des bandits dans les deux maisons de Habré. Ils étaient venus voler l'argent de Habré et ils n'ont rien trouvé'', a-t-il dit, en soulignant que les enquêteurs ont cassé les coffres-forts de madame Habré et volé de l'or. Selon l'avocat, ils ont fait de même avec les voitures de Habré.

Ils sont aussi partis avec les ordinateurs des élèves et étudiants. ''C'est ça qu'ils appellent les documents à confronter avec les archives de la BDS pour manipuler l'opinion publique. On peut les qualifier de voyous'', a-t-il dit. ''Nous soupçonnons les policiers d'avoir monté des appareils dans les deux maisons de Habré, lors de la perquisition. Ils n'ont pris aucun document. Tous ces agissements sont destinés à l'opinion publique. C'est de la diablerie.''

Habré ne va pas se départir de son mutisme face aux juges

''Notre mutisme face aux juges des Chambres africaines extraordinaires est la seule arme pour déstabiliser les juges.'' À travers ces mots, Me El Hadji Diouf a clairement signifié que l'ancien président tchadien, jusqu'ici muet lors des différents face-à-face avec les juges, ne compte pas se départir de cette stratégie. ''Ce n'est pas de la ruse. C'est du mépris vis-à-vis d'une juridiction fantoche'', a précisé l'avocat. ''Ils ont été payés pour condamner Habré. Ils font de la magouille, du maquillage, du cinéma. Nous n'allons pas les aider à faire ce cinéma-là''.

''C'est Déby qui paie''

Lors des perquisitions, les policiers se sont opposés à la présence des avocats de l'ancien Président tchadien. ''Ils savaient que la présence d'un avocat est une garantie constitutionnelle'', a-t-il martelé. Selon Me Diouf, seul Habré a été arrêté dans cette affaire. ''Des personnes inculpées ont été relaxées, parce qu'ils sont proches de Idrissa Déby. L'actuel Président du Tchad est, selon lui, à l'origine de cet acharnement de Habré.

En tant qu'ancien patron des services de sécurité au Tchad, Déby est la personne la mieux indiquée pour dire qui a tué les 40 000 personnes pour lesquelles on poursuit Habré. ''Mais, les juges n'osent pas le poursuivre. Parce que tout simplement, c'est lui qui les paie'', a-t-il conclu.

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