Pour une meilleure prise en charge des plaintes des victimes de l’exploitation minière, le Comité sénégalais des droits de l’Homme et l’Observatoire national pour le respect des droits humains dans le secteur extractif, veulent mettre en place des mécanismes non-juridictionnels. Les deux structures l’ont fait savoir lors d’un atelier sur la gouvernance minière, tenu le week-end dernier à Saly.
Veiller sur le respect des droits des populations vivant dans les zones minières, afin de ne plus les laisser à la merci des exploitants. Tel est l’objectif du Comité sénégalais des droits de l’Homme (Csdh) et l’Observatoire national pour le respect des droits humains dans le secteur extractif. Lors d’un atelier de renforcement des capacités des parties prenantes sur la gouvernance minière et la promotion de la protection des droits de l’Homme, qui s’est déroulé le week-end dernier à Saly, ledit comité a montré sa volonté de jouer pleinement son rôle dans la prise en charge de ces questions. Selon le président de l’Observatoire national des droits de l’Homme, «les membres des deux structures doivent être bien formés sur les instruments juridiques à vulgariser, notamment les principes directeurs des Nations unies en matière d’extraction minière». De même, il estime que «les directives régionales et sous-régionales comme celles de la Cedeao et la législation nationale doivent être partagées avec les parties prenantes». Abondant dans le même sens, Me Papa Séne, le président du Comité sénégalais des droits de l’Homme (Csdh), soutient que le but final «c’est de créer des mécanismes non-juridictionnels de traitement des plaintes des victimes de violations des droits humains dans le cadre de l’exploitation minière afin de trouver des solutions rapides à leurs problèmes». C’est dans ce cadre que le plan d’actions a été validé, le comité scientifique mis en place afin de permettre à l’Observatoire de jouer son rôle dans le domaine de l’extraction minière. Participant à cet atelier, le représentant des populations, regroupées au sein du Collectif des Personnes affectées par les opérations minières (Papom), a partagé leurs attentes. Il a insisté sur la protection de leurs droits. Selon lui, il a été noté une faible reconnaissance de leurs droits en matière d’environnement. «Très souvent on pense que l’exploitation minière doit s’orienter vers le développement économique et social mais au-delà de ça, il y a la prise en charge des préoccupations des populations surtout de leurs droits», a-t-il fait savoir. Dans la même veine, le représentant de ce collectif souligne qu’il se pose «le problème de l’indemnisation et de la responsabilité sociétale des entreprises pour prendre en charge certains problèmes». En outre, il faut noter que le coordonnateur national de l’Observatoire pour le respect des droits humains dans le secteur extractif a profité de cette rencontre pour présenter le livret sur l’exploitation minière et les droits de l’Homme au Sénégal. Egalement secrétaire général du Csdh, Serigne Assane Dramé informe qu’il a été relevé dans le livret «l’ensemble des dispositions sur le plan national, sous-régional et international qui légifèrent sur la question des droits de l’Homme dans l’exploitation minière». «Ce livret est réalisé dans un style simple et accessible avec des dessins, des questions et réponses pour que les populations puissent comprendre. L’objectif c’est de vulgariser l’ensemble des principes des droits de l’Homme dans le secteur minier. Il fallait que les populations soient informées de leurs droits», a-t-il expliqué.