Après la condamnation du promoteur immobilier, Abdoulaye Youssou Diagne, à une peine de 3 ans ferme, assortie d’une amende de 3 milliards de francs Cfa, le Collectif des victimes de Agir immo sollicite l’aide du président de la République pour recouvrer ses parcelles.
Après la pluie, le beau temps. Les mines des membres du collectif, victimes d’Agir Immo, sont radieuses. Ils ont obtenu gain de cause sur le promoteur immobilier Abdoulaye Youssou Diagne, condamné vendredi dernier à 3 ans ferme et au paiement d’une amende de 3 milliards F Cfa pour escroquerie portant sur 2,5 milliards F Cfa. Ce calvaire durait depuis 2007. Afin de recouvrer leurs parcelles qui finalement ne furent que des illusions, le collectif sollicite l’aide du chef de l’Etat. «Nous interpellons le Président Macky Sall. À travers ses nombreux programmes, qui cherchent à doter tous les Sénégalais d’un toit dans le cadre du Pse, nous lui demandons de penser à ces pères et mères de famille victimes d’un promoteur immobilier véreux qui a disloqué, appauvri et plongé un millier de familles dans le désarroi», lit-on dans une déclaration. C’est dans ce cadre que le collectif qui a tenu une conférence de presse, hier, au siège de la Raddho, livre sa satisfaction. «Aujourd’hui, la justice a œuvré pour la manifestation de la vérité en rendant un verdict conforme au droit», jubile Abdoulaye Ndour, porte-parole du collectif. Cependant, le verdict du tribunal n’est qu’une «victoire d’étape», rappelle l’un des avocats du collectif, Me Ousmane Thiam. Selon lui, il faut envisager la possibilité pour Abdoulaye Youssou Diagne «de faire un appel». Mais, souligne-t-il, cet «appel ne suspend que les dispositions pénales (condamnation)» et «n’empêche pas» le condamné de «purger la peine». Me Thiam prévoit une astuce juridique pour contourner une telle éventualité : «L’appel qui sera lancé va suspendre la culpabilité. Mais, toujours est-il que dans le cadre d’une procédure de flagrant délit, lorsqu’on a une décision, il y a ce qu’on appelle l’exécution provisoire. Cela veut dire que même s’il y a appel, il y a une possibilité de procéder à l’exécution de la décision sur les intérêts qui ont été alloués aux victimes.» Quoiqu’il en soit, l’avocat est déterminé à préserver les intérêts de ses clients. Il prévient : «Nous comptons aller jusqu’au bout pour que justice soit entièrement faite en saisissant tous les biens de Abdoulaye Youssou Diagne, en passant par un huissier.» Dans cette lutte, le collectif peut compter sur la commission Urbanisme de l’Assemblée nationale dirigée par la députée Penda Seck Dieng. «L’Etat devra (vous) rembourser ou aider à rembourser. Donc notre commission sera avec vous jusqu’à la fin de ce combat afin que toutes les victimes soient rétablies dans leurs droits, assure-t-elle. Même si cela nécessite une audience avec le président de la République, on le fera.»