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Le Soleil N° 13045 du 19/11/2013

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Districts sanitaires de DJOFFIOR, JOAL et NIORO : des matrones et agents de santé communautaire formés pour administrer des contraceptifs injectables
Publié le mercredi 20 novembre 2013   |  Le Soleil




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Quand le personnel communautaire est bien formé, il peut fournir une méthode contraceptive comme le jadelle, un injectable de plus en plus demandé. Telle est la conclusion d’une étude menée dans 36 cases de santé au Sénégal où des matrones et agents de santé communautaires (Asc) sont aptes à administrer ce produit aux clientes qui en expriment le besoin.

ADDIS-ABEBA (Ethiopie) - Le Sénégal a initié, depuis 2010, l’offre initiale de pilule en milieu rural. Cela veut dire que les matrones et les agents de santé communautaire (asc) peuvent administrer la pilule aux femmes qui viennent à la case de santé pour la planification familiale. Le but visé est de réduire les inégalités observées dans l’accès aux services et produits contraceptifs entre les villes et les zones rurales. Même si l’écrasante majorité des clientes habitant dans les campagnes dotées de cases de santé était satisfaite de l’initiative, la plupart d’entre elles étaient référées vers les centres de santé pour qu’elles puissent accéder à un implant comme le jadelle. Une méthode contraceptive que les femmes jugent moins contraignante comparée à la prise de la pilule caractérisée par des risques d’oubli.

Ainsi, pour permettre à ces femmes de disposer de cet implant, encore appelé Depo provera, en restant dans leurs localités respectives, une étude a été menée entre novembre 2012 et février-mars 2013 dans trois districts sanitaires du Sénégal (Djoffior, Joal et Nioro). L’objectif était de « déterminer si les matrones et les agents de santé communautaires (Asc) formés pouvaient offrir le Depo provera par voie intramusculaire en toute sécurité », indique Dr Mouhamed Diadhiou du Centre régional de formation et de recherche en santé de la reproduction (Ceforep). Il a présenté, lors de la troisième Conférence internationale sur la planification familiale (Addis-Abeba, 12-15 novembre 2013), les résultats de « L’étude de faisabilité et d’acceptabilité de l’administration du Depo par voie intramusculaire par les matrones et Asc des cases de santé ».

Selon Dr Diadhiou, « les informations produites visaient à montrer aux autorités, outre la sécurité de cette intervention, sa capacité à augmenter l’adoption et l’acceptabilité des méthodes contraceptives auprès des utilisatrices, des prestataires et des communautés ». A travers cette enquête, à la fois quantitative et qualitative, il était donc question d’apprécier l’acceptabilité du jadelle par les prestataires et les clientes. Ainsi, 36 cases de santé des districts sanitaires ciblés ont été retenues pour servir de cadre d’étude.

Initiative salutaire

Les résultats ont montré que les clientes interrogées ont apprécié la confidentialité des services offerts par les prestataires, en l’occurrence les matrones et les agents de santé communautaire (Asc). L’enquête qualitative a d’ailleurs révélé que « les utilisatrices et leurs conjoints percevaient l’offre du Depo provera par voie intramusculaire au niveau communautaire comme une initiative salutaire qui avait tardé à se matérialiser au vu de ses avantages sur le plan économique et sanitaire ».

Ces opinions favorables liées à l’administration du jadelle par un personnel communautaire sont confirmées par le recensement, durant la période de l’étude, de nouvelles utilisatrices de la planification familiale, équivalent à 63,6 % des clientes des cases de santé. De ce fait, l’accessibilité géographique qui est un frein à la contraception peut être corrigée. De même, grâce à cette initiative, le nombre de femmes qui veulent bénéficier de planification familiale, mais qui éprouvent des difficultés à accéder aux services et produits, peut être réduit.

Concernant les prestataires, il a été noté, renseigne Dr Mouhamed Diadhiou, une augmentation progressive des capacités des matrones et Asc formés à exécuter correctement les tâches. Des progrès ont été également enregistrés dans l’information des femmes, afin qu’elles puissent mieux faire leur choix par rapport à telle ou telle autre méthode contraceptive. Aussi, les compétences des matrones et des Asc ont-elles été jugées satisfaisantes par les autres acteurs de l’intervention (équipes cadre de district, prestataires et bénéficiaires), renseigne l’étude. Laquelle confirme que lorsque les matrones et agents de santé communautaire sont bien formés, ils peuvent offrir des services de planification familiale comme le Depo provera ou jadelle. Puisque le test a été concluant, il est maintenant question d’étudier les modalités pour un passage à l’échelle.


Maïmouna GUEYE

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