Les travailleurs Sénégalais de la société Saudi Oger, en Arabie Saoudite, ont rejeté hier en bloc toutes les propositions faites par les autorités de ce pays. Pour une sortie de crise, les autorités saoudiennes ont posé des conditions aux travailleurs de cette entreprise de construction qui doit environ neuf mois d’arriérés de salaires à ses employés. Interpellés hier par nos soins, les travailleurs Sénégalais de la dite entreprise disent rejeter en bloc la proposition. Ils réclament le paiement de l’intégralité de leurs arriérés de salaires avant de quitter l’Arabie Saoudite.
Les 500 Sénégalais environ jetés dans les rues d’Arabie Saoudite par l’entreprise de bâtiment qui les employait ne savent toujours pas où donner de la tête. En effet, ces travailleurs, sans salaire depuis neuf mois, vivent un véritable calvaire dans la situation qu’ils partagent avec quelques 56.000 employés de diverses nationalités (français, indiens, philippins, pakistanais) de la société Saudi Oger.
Le ministère des Affaires étrangères du Sénégal a rendu public hier un communiqué informant que les ministères saoudiens du Travail, de la Justice et des Finances ont conjointement proposé à l’ensemble des travailleurs: «…qui veulent rentrer dans leur pays, le comité ministériel saoudien se chargera de leur procurer des visas de sortie du territoire et les billets d’avion nécessaires à leurs rapatriement. Concernant ceux qui veulent rester et travailler dans des entreprises du même genre, le comité marque sa disponibilité en vue de leur réintégration dans ces entités.»
ENGAGEMENT DU ROI SALMAN
Il a été aussi demandé aux travailleurs, toujours selon la même source diplomatique sénégalaise, «de remplir dument les formulaires remis pour les besoins du règlement ultérieur des arriérés de salaire avec l’appui des missions diplomatiques et consulaires de leurs pays». Une proposition qui sonne mal dans les oreilles des sénégalais qui soutiennent, en retour, qu’ils ne laisseront pas derrière eux l’argent que leur doit cette entreprise.
Les travailleurs Sénégalais d’informer ensuite: «Il y a deux semaines, le Roi Salman a fait une sortie télévisée dans une chaine arabe (Arab news) déclarant se porter garant à payer intégralement les 9 mois d’arriérés de salaires et les indemnités. Mais, jusqu’à, ces promesses sont restées sans effet. C’est par la suite qu’ils ont faits ces propositions de sortie de crise.» Des propositions qu’ils rejettent radicalement et attendent de toucher leur salaires avent de quitter le Royaume.
Mais en attendant, la précarité des sénégalais s’accentue. Menacés d’expulsion par leurs logeurs, ils n’arrivent plus à s’occuper correctement de leur famille. Pis, ils ne parviennent même plus à rembourser leurs prêts bancaires ni les échéances de leurs véhicules. Ils soutiennent, par ailleurs, ne pas basculer dans l’exemple des pakistanais et autres philippins qui ont enregistré plusieurs cas de suicide à cause du désespoir.
En tant que croyants, ils vont continuer à mettre la pression jusqu’à ce que les autorités Sénégalaises s’impliquent réellement pour le règlement de leur affaire, quitte à faire le déplacement comme l’ont fait les autorités des pays qui ont été saisis par leurs représentants diplomatiques. L’Inde qui compte 11.000 travailleurs dans cette entreprise a dépêché deux ministres en Arabie Saoudite. Les autorités philippines aussi ont fait le déplacement en Arabie Saoudite pour s’en querir de la situation de leurs ressortissants.